samedi 26 mars 2005

PÂQUES ET SON SENS


Pâques c'est avant tout l'issu d'un combat, d'un engagement qui nous fait passer d’un monde à un autre. Ce combat nous devons tous le mener dans notre quotidien, dans notre milieu de vie.

Il est un engagement inconditionnel pour la JUSITCE, la VÉRITÉ, la VIE, lesquelles doivent être accessibles à tous les humains de la terre.

Il est soutien aux faibles et laissés pour compte, compréhension et miséricorde pour les pécheurs et toute personne de bonne volonté.

Il est, par contre, sans compromis avec les hypocrites, les orgueilleux et les puissants qui, derrière leurs personnages, mettent sur le dos des autres des fardeaux qu'ils ne peuvent eux-mêmes porter.

Ce combat est également un service qui vient chercher ce que nous avons de meilleur en nous et avec nous pour le consacrer au mieux être de nos frères et soeurs les humains.

Un tel combat rencontre des résistances, dérange et conduit inévitablement à des luttes, à des conflits, à des souffrances, à des rejets, à la croix dont l’aboutissement est cette Pâques, Jour de lumière et de libération.

"Je suis la Voie, la Vérité et la Vie…qui me suit vivra. » nous dit Jésus.

Pâque est l'assurance de la victoire des béatitudes, de l’amour, de la bonne volonté, du don de soi sur les forces du mensonge, de la tromperie, de la domination et de la mort.

Pâque c’est la Vie arrachée à la convoitise, à l’usure, aux souffrances et au temps.

PÂQUES C’EST LA VICTOIRE, EN JÉSUS RESSUSCITÉ, DE L’HUMANITÉ TOUTE ENTIÈRE.

JOYEUSES PÂQUES


Oscar Fortin

26 mars 2005

vendredi 25 mars 2005

MGR ROMERO : UN TÉMOIN D’ÉGLISE POUR NOTRE TEMPS


Je voudrais d'abord féliciter M. José Hector Paz pour son article sur Mgr Romero http://www.ledevoir.com/2005/03/24/77736.html?242) . Il a su nous rappeler l'existence d'un de ces témoins capables de risquer leur vie pour des valeurs fondamentales de la personne humaine. En d'autres lieux, il aurait vite été reconnu comme martyr et aurait rejoint la famille des saints qui compte, entre autres, au nombre de ses élus, son contemporain Josémaria Escribar Balaguer, fondateur de l'Opus Dei.

Ce souvenir de Mgr Romero constitue également un rappel de ces quelques 300 millions de latinos regroupés dans plus ou moins 26 pays et qui vivent au sud de notre développement économique et de notre domination politique. C'est dommage que nos bulletins de nouvelles fassent si peu écho à ces populations qui partagent avec nous l'Amérique faisant d'eux comme de nous des américains. Ce n'est pourtant pas parce qu'il ne s'y passe rien. Bien au contraire. On évoque de plus en plus ce rêve de Bolivar, figure marquante de leur histoire, de voir tout le continent latino regroupé en une grande communauté fédérée. Ce qui se passe dans le Nord et en Europe les rejoints au point que bientôt nous assisterons à la naissance d’une nouvelle Amérique latine. À cette marche vers la grande fédération s'ajoutent les changements démocratiques qui portent au pouvoir des gouvernements de plus en plus soucieux de justice sociale et d'indépendance économique. Déjà nous connaissons la situation du Chili, suivie par le Brésil, puis le Venezuela, l'Argentine et tout récemment de l'Uruguay. Pour plusieurs, Cuba demeure un exemple et une référence. Ce sont là des courants sociaux et politiques importants qui méritent d'être suivis pour mieux être compris.

Malheureusement, nous ne disposons que de très peu d’information indépendante Nous faisons figure de Tiers Monde dans les moyens que nous mettons en œuvre pour assurer notre information. Nos sources se résument le plus souvent aux agences de presse, soutenues et souvent téléguidées par Washington. Si encore on se préoccupait de faire figurer d’autres agences plus indépendantes, ne serait-ce que pour balancer les points de vues.

Combien de représentants chevronnés ont les medias canadiens pour les alimenter en reportages, analyses, nouvelles qui ne soient pas un "couper coller" d'une seule agence étrangère ou de plusieurs appartenant au même club idéologique? Il serait peut-être temps que nous ouvrions nos portes à des agences de presse qui émanent de ces pays. Nous serions sans doute surpris des ressources disponibles qui combleraient les vides de nos medias visuels et auditifs que nous couvrons actuellement avec les bulletins de météo et la répétition de mêmes nouvelles. Si nous nous alimentons sans trop de critiques à Reportage sans Frontières, pourquoi ne le ferions-nous pas également avec Prensa Latina et d'autres issues du même continent ? L’information ne s’en porterait que mieux.

Notre sens de la liberté et de la démocratie permettrait un meilleur discernement pour comprendre les conflits qui surgissent inévitablement et les responsabilités des différents acteurs en cause. Nous y gagnerions tous en indépendance et respect.

Oscar Fortin
740, ave Désy
Québec (Qué)
GIS 2X5

418-527-2168

site internet: http://humanisme.over-blog.com

Je voudrais d'abord féliciter M. José Hector Paz pour son article sur Mgr Romero http://www.ledevoir.com/2005/03/24/77736.html?242) . Il a su nous rappeler l'existence d'un de ces témoins capables de risquer leur vie pour des valeurs fondamentales de la personne humaine. En d'autres lieux, il aurait vite été reconnu comme martyr et aurait rejoint la famille des saints qui compte, entre autres, au nombre de ses élus, son contemporain Josémaria Escribar Balaguer, fondateur de l'Opus Dei.

Ce souvenir de Mgr Romero constitue également un rappel de ces quelques 300 millions de latinos regroupés dans plus ou moins 26 pays et qui vivent au sud de notre développement économique et de notre domination politique. C'est dommage que nos bulletins de nouvelles fassent si peu écho à ces populations qui partagent avec nous l'Amérique faisant d'eux comme de nous des américains. Ce n'est pourtant pas parce qu'il ne s'y passe rien. Bien au contraire. On évoque de plus en plus ce rêve de Bolivar, figure marquante de leur histoire, de voir tout le continent latino regroupé en une grande communauté fédérée. Ce qui se passe dans le Nord et en Europe les rejoints au point que bientôt nous assisterons à la naissance d’une nouvelle Amérique latine. À cette marche vers la grande fédération s'ajoutent les changements démocratiques qui portent au pouvoir des gouvernements de plus en plus soucieux de justice sociale et d'indépendance économique. Déjà nous connaissons la situation du Chili, suivie par le Brésil, puis le Venezuela, l'Argentine et tout récemment de l'Uruguay. Pour plusieurs, Cuba demeure un exemple et une référence. Ce sont là des courants sociaux et politiques importants qui méritent d'être suivis pour mieux être compris.

Malheureusement, nous ne disposons que de très peu d’information indépendante Nous faisons figure de Tiers Monde dans les moyens que nous mettons en œuvre pour assurer notre information. Nos sources se résument le plus souvent aux agences de presse, soutenues et souvent téléguidées par Washington. Si encore on se préoccupait de faire figurer d’autres agences plus indépendantes, ne serait-ce que pour balancer les points de vues.

Combien de représentants chevronnés ont les medias canadiens pour les alimenter en reportages, analyses, nouvelles qui ne soient pas un "couper coller" d'une seule agence étrangère ou de plusieurs appartenant au même club idéologique? Il serait peut-être temps que nous ouvrions nos portes à des agences de presse qui émanent de ces pays. Nous serions sans doute surpris des ressources disponibles qui combleraient les vides de nos medias visuels et auditifs que nous couvrons actuellement avec les bulletins de météo et la répétition de mêmes nouvelles. Si nous nous alimentons sans trop de critiques à Reportage sans Frontières, pourquoi ne le ferions-nous pas également avec Prensa Latina et d'autres issues du même continent ? L’information ne s’en porterait que mieux.

Notre sens de la liberté et de la démocratie permettrait un meilleur discernement pour comprendre les conflits qui surgissent inévitablement et les responsabilités des différents acteurs en cause. Nous y gagnerions tous en indépendance et respect.

Oscar Fortin

mardi 22 mars 2005

TERRY SCHIAVO EN ATTENTE D'ÉTERNITÉ


Ceux qui se mobilisent en faveur du rebranchement de Terri Schiavo le font en se réclamant du respect de la vie et au nom de leur foi chrétienne. Le Président Bush et le Sénat y sont allés avec une énergie sans précédent pour voter un projet de loi permettant à la Cour suprême d’émettre un nouveau jugement. Deux questions s’imposent.

D’abord comment concilier cette attitude avec celle que ces mêmes personnes ont pour maintenir la peine de mort pour les criminels ? Nous savons que le Président Bush n’a jamais accédé à des remises de peine pour ces condamnés à mort, même lorsque les pressions venaient du Pape lui-même. Il n’y avait pas de place pour les discours pro vie. Il en va de même pour la guerre en Irak qui a fait à ce jour plus de 100 000 morts. Pourtant aucune loi internationale ne justifiait cette intervention qui allait entraîner autant de morts. Aurait-il deux catégories de vie humaine ? Si la vie est sacrée, elle l’est pour tous : grands, petits, pauvres, riches, saints et criminels.

En second lieu, tous ces gens se réclament de leur foi chrétienne pour s’opposer à la mort de Terri Schiavo. Or la foi chrétienne trouve son fondement dans la victoire de la vie sur la mort et sur l’existence d’une éternité en compagnie du Père. N’agissent-ils pas comme si la mort marquait la fin de la vie alors que leur foi leur dit qu’il y a beaucoup de places dans la maison du Père ? Pourquoi alors ne pas la laisser partir vivre dans la plénitude de ce Royaume qu’a annoncé Jésus de Nazareth et dont ils se font un devoir de porter la croix à leur cou ?

Ne croit-on pas à la vie seulement lorsque ça convient et à l’éternité lorsque ça accommode? Terrain fertile pour la manipulation et l’incrédulité.

Oscar Fortin

Site internet : http://humanisme.over-blog.com/

jeudi 17 mars 2005

DA VINCI CODE :LORSQUE LE SECRET DEVIENT SUSPECT


Dan Brown, auteur du roman DA VINCI CODE, est sans doute le premier à se réjouir de la décision du Vatican d’en interdire la lecture. Déjà best-seller, cette sortie vaticane ne fera que lui attirer de nouveaux lecteurs. Une aubaine pour son auteur et son éditeur.

J’ai lu ce roman pas plus tard que la semaine dernière, donc juste avant que sa lecture m’en soit interdite. Il ne m’a pas particulièrement impressionné. Si les secrets bien gardés qui entourent les finances du Vatican et l’existence même de l’Opus Dei, alimentent l’imaginaire de l’auteur et suscitent la curiosité du lecteur, les intrigues par contre me sont apparues peu réalistes et d’inégales valeurs. L’ensemble de toute cette histoire se joue dans le cadre d’un calendrier de moins de 24 heures. Il y a le déplacement du supérieur de l’Opus Dei qui va de New York au Vatican puis à Londres. Les héros de cette histoire connaissent des intrigues qui les confrontent à la fois à des poursuites policières, à des analyses d’indices sophistiqués, à des déplacements nocturnes les conduisant à divers endroits de la région parisienne pour finalement se terminer à Londres, le tout marqué par de nombreux incidents et des rencontres fortuites qui s’avèreront de grande utilité. Le génie de Da Vinci est particulièrement mis en évidence par les indices laissés dans certains de ses tableaux dont ceux de la dernière cène et de la Joconde. Ils révèlent, pour ceux qui savent les reconnaître, certains faits que le Concile de Constantinople n’a pas jugé bon de retenir, mais que les Templiers ont su transmettre. Tous les ingrédients y sont pour alimenter une intrigue vraisemblable révélant le visage caché d’une vie de Jésus marié à Marie Magdeleine avec une descendance arrivant jusqu’à nous. Voilà, bien brièvement résumé, un ouvrage qui compte plus de 500 pages.

Ce roman illustre merveilleusement bien le fait que le culte du secret est un terroir fertile pour la suspicion et l’imaginaire. Il m’apparaît évident que la mise à l’index de cet ouvrage ne résoudra d’aucune manière les problèmes soulevés. La seule façon de désamorcer les allusions et suspicions qui s’alimentent à même ce terroir serait plutôt d’ouvrir tout grands les livres et archives qui en rendent compte. Que d’ouvrages, qui ne sont pas des romans, ont questionné et continuent de questionner la gestion des sommes énormes qui ont transité et continuent de transiter par la banque du Vatican. Des pans entiers demeurent obscurs. Il en va de même avec l’Opus Dei qui est pour les uns une secte aux relations suspectes avec certains milieux conservateurs et qui contrôle à peu près tout ce qui se passe au Vatican. Pour d’autres, le caractère spirituel de l’organisme aux tendances traditionalistes ne servirait que de paravent à des interventions beaucoup plus engagées socialement et politiquement.

Le temps est sans doute venu pour le Vatican d’apparaître tel qu’il est, de reconnaître, s’il y a lieu, les erreurs commises, de démasquer, s’il y en a, les intrus qui s’y trouvent et de reprendre le chemin du service dans la confiance et l’humilité. À ce titre, un roman comme celui de Dan Brown devrait encourager historiens et chercheurs à scruter ces moments d’histoire et à les faire connaître. Ils auraient accès aux archives vaticanes de manière à pouvoir mener à terme leurs investigations. Une véritable transparence permettrait ainsi à tous de se faire une idée basée, cette fois, sur des informations vérifiées. Cette approche serait sûrement moins suspecte que l’interdit prononcé contre le roman. Je ne vois pas pourquoi le Vatican se soustrairait à cette vérification à laquelle gouvernements et entreprises sont de plus en plus appelés à se soumettent. Ce serait un remède efficace de soustraire ainsi à l’imaginaire des romanciers des réalités devenues limpides et transparentes.

Oscar Fortin

mardi 15 mars 2005

LETTRE OUVERTE À L'AMBASSADEUR DES ÉTATS-UNIS AU CANADA

Monsieur,

Dans un article de la Presse canadienne, publié le 15 mars, vous incitez le Canada à accroître son influence mondiale en achetant de plus gros avions militaires. Que diriez-vous et que dirait l’Administration que vous représentez si l’Ambassadeur du Canada aux Etats-Unis incitait votre pays à avoir une meilleure influence mondiale en mettant de côté son approche militariste et hégémonique en faveur d’une diplomatie fondée sur le droit international et la justice ? J’imagine le tollé que susciterait pareille ingérence dans les affaires internes de votre pays.

J’ignore vraiment l’idée que vous vous faites de la DÉMOCRATIE. Ici au Canada, les représentants politiques doivent prendre en compte d’abord l’opinion des canadiens avant celle des autres États. Vous aurez sans doute compris, au cours de votre mandat au Canada, que nos élections sont de moins en moins une simple formalité, qu’une fois réalisée, laisse le champ libre aux élus pour faire ce qu’ils veulent. Le revirement récent, espérons-le réel, de la politique canadienne sur la participation du Canada au projet de bouclier anti-missiles illustre bien cette force montante de la DÉMOCRATIE dont l’Administration que vous représentez se fait pourtant l’apôtre. Ce serait dommage que cette DÉMOCRATIE soit aujourd’hui boudée parce qu’elle ne suit pas toujours les directives du puissant voisin du sud.

Il faut dire que la population canadienne est de plus en plus critique et que les hommes politiques tout autant que les partis doivent y être attentifs. L’usurpation du pouvoir démocratique par les lobbies des états et des entreprises devient de plus en plus difficile, même avec les moyens sophistiqués de la manipulation de l’information. Le leadership auquel vous vous référez pour que notre Premier ministre amène les citoyens à aller dans le sens que vous souhaiteriez qu’il aille a ses limites. C’est de plus en plus vrai pour les pays totalitaires et encore davantage pour nos jeunes démocraties. On ne peut contrôler à l’infini les medias de communication, la circulation de l’information et encore moins les consciences de plus en plus interpellées et éclairées.

Si vous souhaitez jouer un rôle actif dans la politique canadienne, vous n’avez qu’à prendre la nationalité canadienne et à relever le défi de la démocratie telle que nous la vivons. Vous serez toujours le bienvenu.

Bien à vous

Oscar Fortin

samedi 12 mars 2005

CUBA ENTRE DEUX MONDES: HAÏTI ET MIAMI

(Une suite à l’article de Guy Taillefer)

Lorsqu’en 1958, Papa Doc régnait sur Haïti et que Batista en faisait tout autant sur Cuba, les populations de ces deux pays connaissaient une classe de riches et une classe de pauvres, analphabètes, sous-alimentés, avec des taux élevés de mortalité infantile et vivant dans des conditions plutôt sous humaines. Il n’y avait pas beaucoup de places pour une classe moyenne. Voisins l’un de l’autre, tous les deux étaient dans les bonnes grâces de la Maison Blanche. Il n’y avait ni blocus, ni condamnation pour non respect des droits de la personne. La mafia de Miami et les hommes d’affaires pouvaient y circuler librement.

En 2005, 48 ans plus tard, nous regardons de nouveau ces deux pays : Haïti, toujours sous le protectorat américain et Cuba sous le leadership de Fidel Castro depuis plus de 46 ans. Tous les deux demeurent des pays du Tiers-monde avec de la pauvreté, de la corruption, bien qu’à des degrés divers, et des bateaux de fortunes entraînant autant de personnes qu’il est possible d’en apporter pour atteindre des rivages économiquement plus prometteurs. Je ne connais pas beaucoup de gens de ces milieux qui ne souhaitent pas un jour accéder aux bienfaits de la société de consommation. Que ce soit en Haïti, en République Dominicaine, au Salvador, en Equateur ou tout autre pays du Tiers-monde, tous diront qu’ils changeraient en tout temps leur situation avec celle des familles aisées de nos sociétés. Plusieurs tentent leur chance au risque de leur vie, soit par bateau ou encore soit par terre en se dirigeant vers les frontières du Nord. Il n’y a donc pas de quoi faire de Cuba et des cubains en général un cas spécifique. Même dans nos sociétés, bien des gens de nos bidonvilles rêvent un jour de prendre des vacances dans les Iles enchanteresses ou encore se balader avec des autos derniers modèles.

Les différences entre Cuba et Haïti se manifestent par contre et de façon sans équivoque dans le développement qui s’est réalisé dans chacun des deux pays depuis les 47 dernières années. Si la situation en Haïti n’a guère progressé depuis toutes ces années en dépit des aides internationales qui n’ont cessé d’affluer et de l’absence de tout blocus économique, celle de Cuba a fait des bonds qualitatifs que nous ne pouvons passer sous silence à moins d’être de mauvaise foi. Le taux de mortalité infantile est devenu un des plus bas de l’ensemble des pays du Continent. L’analphabétisme a été réduit pratiquement à zéro alors que l’accès aux études plus avancées a permis de développer des spécialités dont celle de la médecine qui font aujourd’hui de Cuba un leader dans ce domaine. Plus de 15 000 médecins sont déployés dans divers pays en développement pour y apporter une aide et y donner de la formation. Tout en respectant Haïti et un bon nombre de pays de l’Amérique centrale, aucun de ces derniers n’a atteint ce niveau de développement.

Ce développement s’est réalisé en dépit d’un blocus économique sévère de la part de son voisin du nord, les Etats-Unis, blocus condamné par les Nations Unies année après année. Même le pape Jean-Paul II, lors de sa visite à Cuba, a condamné avec force ces mesures injustes qui vont à l’encontre du respect du droit des peuples à disposer d’eux-mêmes. L’ex Président Jimmy Carter lors d’un séjour prolongé à Cuba à l’été 2002 a également reconnu que c’était là une mesure qui ne pouvait plus se justifier et qu’elle était tout à fait inefficace. Loin d’obtempérer à ces appels venant de haut lieu, l’actuelle administration étasunienne en a rajouté tout dernièrement en rendant encore plus difficiles les déplacements de cubains vivant aux Etats-Unis vers leur terre (une fois tous les trois ans) et leur interdisant l’envoie d’argent pour aider leurs familles. J’aurais apprécié que le journaliste du Devoir explicite davantage ces mesures administratives et les contraintes qu’elles ont tant pour les cubains de Miami que pour ceux dans l’Ile. Il eut été également intéressant que M. Guy Taillefer, discute des conséquences de ces dernières mesures avec des économistes cubains et demande pourquoi le gouvernement cubain a établi le peso convertible. Sans doute auraient-ils apporté un éclairage différent de celui donné par lle politologue américain, Javier Corales. De quoi permettre une meilleure analyse de la situation et assurer ainsi une saine information.

J’ai personnellement vécu dans plusieurs pays de l’Amérique Latine, dont le Chili et le Mexique, et j’ai voyagé dans plusieurs autres. J’ai également séjourné à titre de touriste à Cuba. Dans chacun de tous ces pays, je n’aurais aucune difficulté à interroger des gens pour y retrouver à peu près la teneur des propos que je souhaite transmettre. Ceux qui savent des techniques de communication et des moyens civilisés de manipulation peuvent en toute innocence présenter la réalité sous l’angle qui leur convient le mieux. Pour cette raison, la vérité, pour autant qu’elle puisse être cernée, me semble mieux servie lorsque les intervenants viennent des diverses tendances. N’a-t-on pas donné l’occasion à plusieurs reprises à l’ambassadeur des Etats-Unis de présenter son point de vue sur le bouclier anti-missile et sur la guerre en Irak ? Pourquoi n’en ferions-nous pas autant avec les représentants du gouvernement cubain ? Il me semble que ces gens apporteraient à notre réflexion des aspects qui éclaireraient la formation de notre opinion. Aujourd’hui nous sommes suffisamment prémunis pour savoir que de part et d’autres chacun tire la couverte de son côté. Mais encore faut-il donner la parole aux deux parties.

J’ai eu l’occasion de visionner le documentaire réalisé par Oliver Stone, El Commandante. Interdit aux Etats-Unis par l’Administration Bush, il a été présenté en soirée et sans trop de publicité (23h00) sur le réseau anglais de Radio Canada. J’ai alors écrit les commentaires que ce documentaire m’a inspiré et que j’ai transmis au journal Le Devoir. Il n’y avait malheureusement pas suffisamment d’espace pour qu’ils soient publiés. Pour ceux qui souhaiteraient en prendre connaissance je les réfère au site internet :

http://humanisme.over-blog.com/9-categorie-35412.html?

Entre Haïti, Cuba et Miami, qui ne choisiraient Miami avec ses rêves et sa consommation. Par contre, entre Haïti et Cuba, beaucoup choisiraient Cuba. La pauvreté est rarement choisie. Elle est subie.
L’Administration Bush vient de débloquer plus de 20 millions $ pour financer une campagne de dénigrement de Cuba et soutenir toute force visant à renverser non seulement Fidel, mais surtout le Régime qu’il sous-tend. Les techniques de propagande sont très fortes, surtout si les moyens financiers y sont. Une raison de plus pour être vigilants dans l’information que nous transmettons et recevons.

Oscar Fortin, politologue

mercredi 9 mars 2005

DÉBATS D'ÉGLISE


NOS PARADOXES DANS LA FOI

La mémoire historique se fait bien discrète lorsque vient le temps de se poser certaines questions fondamentales. À lire certains articles portant sur le débat actuel de l’Église dans le monde d’aujourd’hui, on a l’impression de retrouver les débats qui avaient cours au temps de la vie publique de Jésus. À ce moment les discussions portaient pour les uns sur le respect à accorder au Sanhédrin et à la loi prescrite par les grands prêtres et pour les autres sur l’importance à accorder au prochain et à l’esprit de la Loi de Dieu. Jésus, en réponse à ses détracteurs, qu’il qualifiait alors d’hypocrites et de sépulcres blanchis, réaffirma qu’il n’était pas venu abolir la Loi, mais l’accomplir. Quelques années plus tard, Paul de Tarse sera confronté à un conflit semblable que les Actes des Apôtres, aux chapitres 25 et 26, nous racontent dans le détail.

Aujourd’hui le débat se déplace, cette fois, entre ceux qui se portent à la défense d’une Église et de sa doctrine et ceux qui se prévalent de Jésus et de son Évangile. Loin de tirer les leçons de ces conflits passés mettant en scène le fondateur de l’Église et le Sanhédrin certains se referment sur le monde de l’institution et condamnent sans nuance ceux et celles qui cherchent à ouvrir les fenêtres de cette même institution sur l’esprit initial qui lui a donné naissance. Pourtant, de part et d’autre, on veut faire vivre l’Évangile et permettre à Jésus de Nazareth d’être l’inspiration de nos vies.

Comme chrétiens, nous allons vivre dans les semaines qui viennent cette histoire des accusations, de la condamnation et de la mort de Jésus de Nazareth. Nous avons tous intérêts à bien méditer cette histoire. Sommes-nous de ceux qui allons crier avec Pilate et le Sanhédrin « à mort, à mort » ou encore de ces quelques autres qui oseront, avec Jean, Marie, sa mère, et Marie Madeleine, la pécheresse, s’identifier à ce Jésus ?

Je pense sincèrement que nous avons tous un examen de conscience sérieux à faire, quelque soit les positions prises dans ces débats qui confrontent les tenants d’une certaine forme d’Église avec les tenants d’une certaine forme d'Évangile. Si, tout au long de l’histoire, des centaines de milliers de personnes, à l’exemple de Jésus de Nazareth ont affronté le martyr, ce n’est sûrement pas pour sauver des privilèges ou des avantages de toute nature. Ils y sont allés au prix de leur vie pour s’unir à l’action de Jésus de Nazareth qui a voulu que les pauvres, les humbles, les affamés, les veuves, les prisonniers, les laissés pour compte, et aujourd’hui nous pourrions ajouter les personnes âgées, aient droit de citer dans notre monde en y occupant une place tout aussi respectable que les autres.

Une question doit donc nous guider dans cet examen de conscience : où sommes-nous par rapport à ce monde pour lequel Jésus et beaucoup d’autres ont donné leur vie ? Que faisons-nous pour en être solidaires ? Sommes-nous à protéger davantage nos acquis institutionnels que les droits de justice, de vérité, de paix et de vie de tous les humains de la terre ? C’est seulement dans le cadre de ces questions et des réponses que nous y apporterons que nos débats trouveront un sens. Si Jésus est venu pour sauver l’humanité, c’est avec cette humanité qu’il nous faut être et tout particulièrement, dans cette humanité, avec les chaînons les plus faibles.

Que la lecture du Jugement dernier soit pour tous un guide. (Mathieu, ch.25, v. 33-46)

Oscar Fortin

http://www.ledevoir.com/dossiers/242/commentaires/0503071900430.html?242