mercredi 17 mai 2006

QUI PEUT EN FAIRE AUTANT

FIDEL MET SON POSTE DE PRÉSIDENT EN JEU

http://www.granma.cu/frances/2006/mayo/mar16/21forbes.html

« S’ils prouvent que je possède un seul dollar je renonce à ma charge et aux fonctions que j’exerce aujourd’hui. Ils n’auront plus besoin ni de plans ni de transitions s’ils prouvent que j’ai un seul dollar, a déclaré solennellement le leader de la révolution cubaine. »

L’occasion est donc donnée à tout l’arsenal des services de renseignement des Etats-Unis, à ceux de la Revue Forbes et de tous les medias qui se font complices aveugles des informations transmises par ces derniers de faire la preuve de ce qu’ils avancent et publient. En échange d’une seule preuve il a déclaré qu’il offrirait tout ce qu’ils n’ont pas pu obtenir tout au long de ces cinquante dernières années, durant lesquelles ils ont essayé de détruire la Révolution, de l’assassiner dans des centaines de tentatives d’attentas. Je leur donne tout ce dont ils ont aspiré, a-t-il indiqué, et qu’ils ne racontent plus de sornettes ni d’histoires à dormir debout. Trouvez-moi un compte, un dollar, a-t-il souligné et je renonce à tout.

Fidel, une autre fois, donne au monde le témoignage d’un homme pour qui le présent et l’avenir de l’humanité passe inévitablement par une nouvelle manière d’être et de vivre en société. La Révolution qu’il dirige depuis plus de cinquante ans a des racines qui vont bien au-delà des intérêts individuels et financiers. La solidarité pour laquelle il se bat depuis toujours commence à fleurir dans ces brigades médicales, éducatives et sociales qui se rendent dans les endroits les plus démunis pour apporter santé, éducation et solidarité humaine. Son influence et la transcendance de son action commencent à donner leurs fruits dans cette nouvelle confiance qui émerge des peuples de l’Amérique latine et d’ailleurs. La fierté renaît dans la dignité, le respect, la détermination et la solidarité. La lutte menée avec son peuple n’aura pas été vaine et les tentatives pour l’éliminer auront échouées.

Ce dernier acte de la conspiration aura donné l’occasion de mettre à nue l’infamie tout en révélant qu’il est possible, en ce 21ième siècle, l’existence d’un HOMME NOUVEAU, capable de solidarité,, de respect, de fierté et d’indépendance. Un HOMME NOUVEAU pour qui l’argent et le pouvoir qu’il donne ne sont plus à la base de l’organisation de ses solidarités. De grandes figures qui ont côtoyé Fidel peuvent toujours compter sur lui pour porter haut et bien allumée la lumière de la liberté qui humanise et fait grandir les petits comme les grands de la terre. Leur combat et leur mort n’auront pas été vaincs.


Entré à la Havane des combattants assassinat de Che Guevara

MERCI FIDEL POUR TA FIDÉLITÉ ET TON ABNÉGATION.
L’HISTOIRE TE LE
RENDRA BIEN UN JOUR,
UN JOUR QUI N’EST PAS SI LOINTAIN.



Oscar Fortin
17 mai 2006

mardi 16 mai 2006

L'IRAN EN DIRECT


  1. La lettre récente (mai 2006) du Président de l’Iran au Président des États-unis, au moment où la tension entre les deux pays est à son plus haut niveau, mérite que l’on s’y attarde quelque peu. Le ton adopté contraste avec celui d’un « non civilisé », d’un « voyou », d’un fanatique religieux au service de l’axe du « MAL ».

    « Monsieur le Président, vous le savez sans doute : je suis enseignant (…) Mes étudiants me demandent comment certaines actions (de votre gouvernement) peuvent être cohérentes avec les valeurs de liberté, de respect des droits de l’homme et conformes à la tradition de Jésus-Christ, ce Messager de paix et de pardon (…) C’est ce qui m’amène à discuter certaines de ces contradictions et de ces questions, dans l’espoir que cela permettre de leur apporter des réponses éclairantes. »
    http://www.michelcollon.info/articles.php?dateaccess=2006-05-13%2018:02:42&log=invites

    Voilà une approche d’ouverture qui laisse de la place à des échanges, à des explications, à des questionnements. Cette approche est d’autant plus invitante qu’elle prend en considération les croyances religieuses de son interlocuteur, G.W. Bush, dont il se réclame ouvertement, tant dans sa vie personnelle que dans ses fonctions présidentielles.

    « Il déclare avoir été délivré de l'alcoolisme grâce à la prière. Selon lui, sa victoire aux présidentielles n'est pas un hasard, il se croit investi d'une mission divine et pense avoir été placé là où il est, par le ciel. »
    http://www.thucydide.com/realisations/comprendre/actu/USA-Irak-2003/usa/religion.htm

    C’est donc une correspondance entre deux chefs d’État dont la foi s’alimente aux mêmes grands prophètes à l’origine du judaïsme, du christianisme et de l’islamisme. Ces derniers proclament la volonté d’un Dieu unique, maître de l’Univers et juge suprême devant lequel tous devront répondre de leurs actions. Le Président de l’Iran fait donc appel à cette foi et invite son interlocuteur à réfléchir avec lui sur les responsabilités que sont les leurs comme chefs d’État et pour lesquelles ils devront un jour ou l’autre répondre devant l’Éternel.

    « Si les prophètes Abraham, Isaac, Jacob, Ismaël, Joseph ou Jésus-Christ (que la paix soit avec Lui) étaient parmi nous aujourd'hui, comment jugeraient-ils un tel comportement ? Aurons-nous un rôle à jouer dans le monde qui nous a été promis, lorsque régnera la justice universelle et que Jésus (que la paix soit avec Lui) sera là ? Nous accepteront-ils, au moins ? »


    DES QUESTIONS

    Comment peut-on se dire disciple de Jésus-Christ, fervent défenseur des droits de l’homme, opposant inconditionnel à la prolifération d’armes atomiques et de destruction massive (…) et, sous prétexte qu'il pourrait y avoir un petit nombre de criminels dans un village, une ville ou à bord d'un convoi par exemple, faire mettre le feu à l'ensemble du village, de la ville ou du convoi en question ?

    L’occupation de l’Irak et les milliers de morts qu’elle a causés de part et d’autres (…) ont été justifiés par la présence d’ADM. Maintenant que le monde entier sait que le pays n’avait aucune de ces armes, pourquoi poursuivre l’occupation?

    Le 11 septembre 2001 a été un incident horrible. La mort d'innocents est déplorable et consternante quel que soit l'endroit où elle se produit. Notre gouvernement a immédiatement déclaré son dégoût vis-à-vis des responsables, il a présenté ses condoléances à ceux qui avaient perdu un être cher (...) Ceci dit, des questions demeurent. Était-il possible de préparer ces attentats en l'absence de coordination avec les services de renseignement et de sécurité - ou du moins en l'absence d'infiltration massive de ces services ? Bien entendu, il ne s'agit là que d'une supposition basée sur des faits. Pourquoi les divers aspects des attentats ont-ils été gardés secrets ? Pourquoi ne nous donne-t-on pas les noms des personnes qui ne se sont pas montrées à la hauteur de leurs responsabilités ? Enfin, pourquoi les responsables et les coupables ne sont-ils pas identifiés et jugés ?

    À Guantanamo Bay sont détenus des prisonniers qui n'ont pas été jugés, qui n'ont pas d'avocat pour les représenter, à qui leur famille ne peut pas rendre visite et qui sont, de toute évidence, détenus dans un pays étranger, loin de leur terre natale. Aucune instance internationale n'a droit de regard sur leurs conditions de détention ni sur leur sort, personne ne sait s'il s'agit là de détenus, de prisonniers de guerre, de personnes mises en examen ou de criminels. Des enquêteurs européens ont confirmé l'existence de prisons secrètes en Europe également. L'enlèvement d'une personne et sa détention dans une prison secrète sont incompatibles à ma connaissance avec quelque système judiciaire que ce soit. Comment concilier tout cela avec l’enseignement de Jésus-Christ, les droits de l’homme et la liberté ?

    Vous vous faites l’apôtre de la démocratie dans le monde, mais lorsque cette démocratie parle un langage différent de celui attendu vous en devenez un adversaire. L'administration palestinienne, nouvellement élue, a récemment pris les rênes du pays. Tous les observateurs indépendants ont confirmé que ce gouvernement représentait l'électorat. Pourtant, et cela semble incroyable, ce gouvernement a subi des pressions, on lui a conseillé de reconnaître le régime israélien, de renoncer à la lutte et de s'en tenir à la politique du gouvernement précédent. Si l'actuel gouvernement palestinien s'était présenté avec un tel programme, les Palestiniens auraient-ils voté pour lui ? Encore une fois, une telle position d'opposition au gouvernement palestinien est-elle compatible avec les valeurs déjà citées ? Pareille situation ne se retrouve-t-elle pas en Amérique Latine, en Afrique et ailleurs dans le monde ?

    Au sujet d’Israël, pourquoi s’opposer à la tenue d’un référendum permettant aux populations d'origine de ces territoires - à l'intérieur comme à l'extérieur de la Palestine - qu'ils soient chrétiens, musulmans ou juifs, de s'autodéterminer ? Serait-ce contraire aux principes de la démocratie, des droits de l'homme ou aux enseignements des prophètes que de le faire ?

    Comment se fait-il que toute réussite technologique ou scientifique qui voit le jour au Moyen-Orient soit interprétée et décrite comme une menace pour le régime sioniste ? La recherche, pure ou appliquée, ne compte-t-elle pas au nombre des droits élémentaires des nations? Vous avez étudié l'histoire. À l'exception du Moyen Âge, à quelle autre époque le progrès scientifique et technique a-t-il été considéré comme un crime ? La simple possibilité que des découvertes scientifiques puissent avoir une application militaire suffit-elle à justifier que l'on rejette en bloc la science et la technologie ? S'il en va ainsi, alors il faut rejeter toutes les disciplines scientifiques, y compris la physique, la chimie, les mathématiques, l'ingénierie etc.

    Des mensonges ont été proférés à l'occasion de l'affaire irakienne. Qu'en a-t-il résulté ? Je suis bien certain que le mensonge est mal considéré par l'ensemble des cultures, pas plus, vous n'aimez que l'on vous mente


    UN EXAMEN DE CONSCIENCE S’IMPOSE

    « Avons-nous réussi à donner à notre peuple la paix, la sécurité et la prospérité, ou l'insécurité et le chômage ? Nous sommes-nous efforcés de faire régner la justice, ou nous sommes nous contentés d'apporter notre soutien à des lobbies, et, contraignant de nombreux citoyens à la pauvreté et la souffrance, de permettre à une poignée d'accéder à la richesse et au pouvoir - renonçant ainsi à l'approbation du peuple et à celle du Tout-Puissant pour obtenir celle de cette minorité ? Avons-nous défendu les droits des défavorisés, ou les avons-nous ignorés ? Avons-nous défendu les droits de tous les gens de la terre ou leur avons-nous imposé des guerres, nous sommes-nous illégitimement immiscés dans leurs affaires, avons-nous créé des enfers carcéraux et y avons-nous emprisonnés des gens ? Avons-nous fait régner la paix et la sécurité dans le monde, ou avons-nous agité le spectre de l'intimidation et des menaces ? Avons-nous dit la vérité à notre nation et au reste du monde ou en avons-nous présenté une version renversée ? Avons-nous été du côté du peuple, ou de celui des occupants et des oppresseurs ? Notre gouvernement s'est-il proposé de promouvoir des valeurs de raison, de logique, d'éthique, de paix, de responsabilité, de justice, de service du peuple, de prospérité, de progrès et de respect de la dignité humaine ou avons-nous privilégié le pouvoir des armes, l'intimidation, l'insécurité, le mépris du peuple, l'obstruction aux progrès et à l'excellence des autres nations, et avons-nous foulé aux pieds les droits des gens ? Et enfin, nous serons jugés sur ceci : sommes-nous restés fidèles au serment prêté lors de notre intronisation, lorsque nous avons juré de servir le peuple, ce qui constitue l'essentiel de notre tâche, et la tradition des prophètes - ou pas ? »

    Monsieur le Président, Que cela nous plaise ou non, le monde cède à l'attraction de la foi dans le Tout-Puissant ; la justice et la volonté de Dieu triompheront de tous les obstacles. Vasalam Ala Man Ataba'al hoda. Mahmood Ahmadi-Najad, Président de la République Islamique d'Iran.

    COMMENTAIRE

    Il faut regretter que la couverture médiatique accordée à cette correspondance n’ait pas permis d’en mieux faire connaître le contenu. On s’est contenté, à quelques exceptions près, de reproduire les déclarations de l’Administration Bush : « lettre de 17 pages (plutôt 8 dans les faits) qui n’apporte aucune réponse aux questions que se pose la communauté internationale…Le contenu est plus philosophique que factuel… La Maison Blanche n’y répondra pas. »

    Après avoir reproduit ces informations les professionnels de l’information sont allés dormir en paix.

    J’invite tous ceux et celles qui le peuvent à lire le texte dans son intégralité. Chacun pourra à sa manière tirer ses propres conclusions. Le présent texte s’est voulu un rappel de certains points saillants repris avec une certaine liberté d’écriture dans le but d’en faciliter la lecture.


    Oscar Fortin
    15 mai, 2006

samedi 6 mai 2006

LE JUGE EN CHEF DE LA COUR SUPRÊME DU MONDE


Nous savons tous que la nomination d’un juge ne se fait pas à l’aveuglette et que les gouvernements et les chefs d’État analysent avec beaucoup de soin les candidatures avant de procéder à leur choix. À plus forte raison lorsqu’il s’agit de la nomination d’un juge en chef à la Cour Suprême d’un pays ou d’un État. Ceux qui procéderont à cette nomination voudront, au-delà des compétences professionnelles, que les valeurs et les idées du candidat retenu soient le plus près possible des leurs, de sorte que les jugements en soient inspirés. C’est le cas de tous les chefs d’État et de tous les gouvernements dans le monde. Au-delà des lois à faire respecter, il y a les valeurs et les idéologies qui marquent la pensée et le comportement.

Il est certain que G.W.Bush ne choisirait pas Fidel Castro ou Hugo Chavez pour être Juge en chef de la Cour suprême des Etats-Unis et il ne fait pas de doute que ces derniers en feraient tout autant. Au Canada on imaginerait mal M. Harper nommer à un tel poste le syndicaliste Michel Chartrant ou encore «le prof comptable » Léopold Lauzon. Chacun de vous peut faire l’exercice de la nomination d’un juge à la Cour Suprême de son pays. Dans tous les cas, le candidat choisi révèlera inévitablement vos valeurs, votre appartenance idéologique et il sera tel qu’il n’aura pas besoin de directives de votre part pour aller dans le sens que vous souhaitez.

Que penser maintenant d’une COUR SUPRÊME MONDIALE à laquelle seraient soumis tous les humains de la terre, du plus grand au plus petit, du plus fort au plus faible, du plus connu au plus discret ? Imaginons un instant que les sept milliards d’êtres humains soient invités à préciser les principales valeurs et qualités que devrait avoir ce juge en chef et à voter pour le candidat de leur choix. Déjà, nous imaginons les attentes qu’auraient ceux et celles qui représentent plus des deux tiers de l’humanité et qui ne sont pas à la même table de consommation que nous. Leur vote porterait indéniablement sur un candidat tout autre que celui que nous voudrions bien voir à cette charge. Pour nous en convaincre nous n’avons qu’à regarder le contrôle que nous maintenons dans les organismes stratégiques des Nations Unies. S’il fallait que ce contrôle passe aux mains des pays du Tiers monde, bien des décisions seraient prises allant à l’encontre de nos intérêts mais à l’avantage de la majorité des autres pays.

LA COUR SUPRÊME DU MONDE



Il y a effectivement une Cour suprême du monde qui ne relève toutefois ni des Nations Unies ni de quelque gouvernement ou de quelque Église que ce soit. Un HOMME y a été nommé comme JUGE EN CHEF. Cet homme a vécu il y a deux mille ans et, depuis, son histoire a fait le tour du monde. Son témoignage de vie, sa prédication, l’autorité avec laquelle il agissait, ses prétentions de parler au nom de son Père lui valurent le châtiment que nous connaissons : torturé, humilié et crucifié. Il est mort sous les regards satisfaits des Caiphes, des Pilates et des Hérodes de la terre. Toutefois selon des témoins et selon certaines prophéties de l’Ancien Testament, "Je suis celui qui suis", son Père, l’aurait ressuscité et nommé JUGE SUPRÊME du monde. Ainsi, la VICTIME, devenu juge, aurait acquis le pouvoir du jugement final et détiendrait entre ses mains le sort de tous les humains de la terre.


Son père,"je suis celui qui suis", a en effet fixé un jour où il doit juger le monde avec justice par l’homme qu’il a désigné, comme il en a donné la garantie à tous en le ressuscitant d’entre les morts. » (Act. Des apôtres, 17,31)

À QUOI PEUT-ON S’ATTENDRE ?

Si tel est bien le cas, il est normal que nous nous posions cette question. Nous ne nous présentons pas devant un juge sans chercher à savoir qui il est, ce qu’il pense et comment il peut réagir tout autant à ce que nous sommes qu’à ce que nous faisons. À quelle loi se réfèrera-t-il ? S’en tiendra-t-il à la « lettre » de la loi ou plutôt à « l’esprit » de celle-ci ? Que pouvons-nous détecter de ses valeurs et comment voit-il les relations des humains entre eux ?

Il n’a malheureusement écrit aucun livre. Le seul écrit qui nous a été rapporté est celui des quelques lettres écrites sur le sable devant ces gens qui voulaient lapider une prostituée. On ignore ce qu’il avait écrit, car le vent les a vite effacées, mais ce qu’on sait, « qu’à commencer par les plus vieux ils sont repartis sans donner suite à leur projet ». Sans doute un premier jugement qui donne une première idée du personnage. Par contre et heureusement ses disciples nous ont laissé le témoignage de ses principaux discours et gestes. Les Évangiles nous en font le récit.

De milieu humble, il a grandi à Nazareth. Ce n’est que dans la trentaine qu’il commence à se faire connaître. Sa rencontre avec le Baptiste  en révèle la mission divine suivi d’un séjour au désert où il résiste avec fermeté et courage aux trois grandes tentations (l’avoir, le pouvoir, le paraître), qui sont à la source d’à peu près toutes les corruptions. Sa prédication débute avec « le sermon sur la montagne » que certains autres appellent « les Béatitudes
».

Déjà le ton est donné : il n’a de compte à rendre à personne d’autre qu’à son Père, et il ne peut être corrompu. Il a une préférence nette pour les artisans de paix, les persécutés pour la justice, les personnes au cœur sincère, les pauvres à l’esprit généreux. Il a par contre une grande aversion pour les riches sans souci de justice et de partage, pour les repus qui se gavent d’eux-mêmes et de leurs instincts sans se soucier des autres, pour les hypocrites qui recherchent les éloges et les premières places, se pensant supérieurs aux autres. (Luc 6,20-26) De quoi donner confiance aux deux tiers de l’humanité qui croupissent sous la misère que l’égoïsme et l’exploitation d’une minorité rendent possible.

Il a également eu des rencontres avec divers personnages dont, entre autres, la samaritaine qui appartient à un groupe peu aimé des juifs, Zachée, cet homme riche monté dans un arbre pour le voir et l'invité chez lui pour manger, Nicodème, ce pharisien qui s’approche de nuit pour en savoir plus sur Jésus et son enseignement, Marie Magdeleine qui témoigne de son amour en oignant ses pieds avec un parfum dispendieux et en les essuyant avec ses cheveux, les docteurs de la loi et les grands prêtres, toujours scandalisés. Dans chacun de ces cas, l’homme se révèle, ses valeurs se manifestent. Beaucoup d’autres rencontres sont racontées : des aveugles, des paralytiques, des malades, des femmes, des hommes, des enfants. Dans tous les cas nous pouvons y découvrir les caractéristiques de ce personnage et y trouver une inspiration pour le jour du grand jugement. Il est tendre avec les humbles et les blessés de la vie et sans compromis avec les suffisants, les hypocrites, les manipulateurs.


CE QU’IL DIT DE LA LOI ET DU JUGEMENT

Aux pharisiens et aux docteurs de la loi qui ne cessaient de lui tendre des pièges pour le prendre en défaut par rapport à la loi de Moise, il a cette déclaration qui a pour effet de ramener toute la Loi et les prophètes à deux grands commandements : Tu aimeras le Seigneur ton Dieu de tout ton cœur, de toute ton âme, de toute ta pensée et tu aimeras ton prochain comme toi-même. (Mt. 22,37)

Et peu de temps avant d’être arrêté, jugé et condamné, il va plus loin dans l’approche de ce jugement auquel l’humanité entière sera soumise. Sa mission dans l’histoire du temps tire à sa fin et il va à l’essentiel du message qu’il considère le plus important. Ce JOUR LÀ il y aura ceux et celles, placés à sa droite à qui il dira : « Venez, les bénis de mon Père, recevez en partage le Royaume qui a été préparé pour vous depuis la fondation du monde. Car j’ai eu faim et vous m’avez donné à manger ; j’ai eu soif et vous m’avez donné à boire ; j’étais un étranger et vous m’avez accueilli ; nu et vous m’avez vêtu ; malade et vous m’avez visité ; en prison et vous êtes venu à moi. Car chaque fois que vous l’avez fait à l’un de ces plus petits qui sont mes frères, c’est à moi que vous l’avez fait. » À ceux placés à sa gauche il dira : « Allez-vous en loin de moi, maudits, au feu éternel qui a été préparé pour le diable et ses anges. Car j’ai eu faim et vous ne m’avez pas donné à manger ; j’ai eu soif et vous ne m’avez pas donné à boire ; j’étais un étranger et vous ne m’avez pas accueilli ; nu et vous ne m’avez pas vêtu ; malade et vous ne m’avez pas visité ; en prison et vous n’êtes pas venu à moi. Car chaque fois que vous ne l’avez pas fait à l’un de ces plus petits que sont mes frères c’est à moi que vous ne l’avez pas fait. »
(Mt. 25,31-46)

LES PROTÉGÉS DU JUGE

On peut tout de suite considérer les pauvres, les affamés, les assoiffés, les prisonniers, les étrangers, les laissés pour compte comme faisant partie de ces élus. Les plus petits de ces derniers ne sont-ils pas ses frères ? On peut également créditer d’un jugement favorable tous ceux et celles qui s’engagent et luttent pour qu’il y ait plus de solidarité entre les personnes et les peuples, pour que la paix repose d’abord et avant tout sur la justice, véritable partage des biens de la terre, et sur la vérité, authentique transparence des personnes dans leurs relations humaines. Il n’y a pas de doute que les personnes de bonne volonté, pauvres ou riches, celles qui n’ont pas d’arrières pensées, qui ont un cœur d’enfant généreux et sans calcul, trouveront une oreille attentive auprès de ce juge très humain et sachant faire la différence entre la malice de certains et la bonne foi de certains autres. Les formes d’appartenance et de participation religieuses ne semblent pas être en tête de liste de ses préoccupations. Il fait plutôt preuve de beaucoup de tolérance et on voit que les conditions de vie des personnes de partout à travers le monde est ce qui le préoccupe au plus haut point. Dans notre langage nous serions porter à dire qu’il est plus un homme d’humanité que d’institution.

DES INTERROGATIONS CONTEMPORAINES

Nous ne pouvons nous empêcher de faire un certain examen de conscience sur la réalité du monde d’aujourd’hui. Les contradictions ne manquent pas et les solidarités que nous développons ne vont pas toujours dans le sens d’une solidarité élargie à tous les humains de la terre. Que se passe-t-il avec les immigrants qui arrivent aux frontières de nos pays développés et bien nantis ? On en fait des criminels ; on les refoule avec les armes ; on construit des murailles. Et nous dans tout cela que faisons-nous ? Que pensons-nous des richesses que nous exploitons à vils prix dans les pays sous-développés, des répressions que nous fomentons pour empêcher ces mêmes peuples à récupérer le juste prix de leurs biens afin de s’assurer de meilleures conditions de vie ? Que pensons-nous des mesures répressives prises contre des gouvernements qui travaillent au développement humain de leur population en visant les couches sociales les plus démunies comme c’est actuellement le cas, entre autres, au Venezuela, à Cuba, en Bolivie, pour ne parler que de l’Amérique latine ? Peut-être que les promoteurs de ces mesures répressives et ceux qui les appuient seront surpris de se faire dire : « Allez-vous en loin de moi, maudits, au feu éternel qui a été préparé pour le diable et ses anges. » Peut-être sont-ils de ces bons pratiquants religieux, tout attentifs aux célébrations liturgiques, mais sans présence à ceux et celles décrits dans le jugement dernier et auxquels s’identifie le Juge ? DE QUOI FAIRE RÉFLÉCHIR NOS BONNES CONSCIENCES.

Il ne faut pas oublier que les moyens de communication sont, entre les mains des puissants, comme la baguette magique entre les mains du magicien. Ils ont ce pouvoir de transformer le mensonge en vérité, la réalité en illusion et l’illusion en réalité. L’Apocalypse nous rappelle que le réveil peut être brutal pour ces artistes de la tromperie et de la manipulation
.


« Je suis l’Alpha et l’Omega, le Premier et le Dernier, le commencement et la fin. Heureux ceux qui lavent leurs robes afin d’avoir droit à l’arbre de vie, et d’entrer par les portes dans la cité. Dehors les chiens et les magiciens, les impudiques et les meurtriers, les idolâtres et quiconque aime ou pratique le mensonge ! » (Apocalypse, c. 22, 13-15)


Oscar Fortin
6 mai 2006