mardi 24 avril 2007

UN POIDS DEUX MESURES

Le 19 AVRIL DERNIER, la Justice des États-Unis a remis en liberté un des plus grands terroristes issus de la CIA, Luis Posada Carriles. Ce dernier a fait sauter, en 1976, un avion avec plus de 70 passagers, tous civils. Détenu au Venezuela pour cet acte ignoble, il a pu s'enfuir grâce à la complicité de la CIA. Sa carrière de terroriste comprend de nombreux attentats à la bombe dans des hôtels ou des endroits publics. Je vous réfère à la réaction du gouvernement cubain, victime, entre autres, de l’attentat de l’avion explosé en plein vol.

« Déclaration du Gouvernement Révolutionnaire de Cuba sur la libération de Posada, 19 avril 2007


Cuba condamne la décision honteuse de mettre en liberté le terroriste Luis Posada Carriles et souligne que le gouvernement des Etats-Unis est seul responsable de cet acte cruel et infâme qui cherche à acheter le silence du terroriste au sujet des crimes qu'il a commis au service de la CIA, spécialement à l'époque où Bush père était son directeur général. Avec cette décision, le gouvernement nord-américain a fait fi de la clameur qui s'élève du monde entier, y compris aux Etats-Unis contre l'impunité et la manipulation politique qu'implique cet acte.

Cette décision est une insulte pour le peuple cubain et les peuples qui ont perdu 73 de leurs enfants dans l'abominable attentat de 1976, avec l'explosion en plein vol, face aux côtes de la Barbade, d'un avion de ligne de la compagnie Cubana de Aviacion.

Cette décision est une insulte contre le peuple même des Etats-Unis et un démenti cinglant à la soi-disant guerre contre le terrorisme déclarée par le gouvernement du président Bush.

Il aurait suffi au gouvernement des Etats-Unis de certifier le caractère terroriste de Luis Posada Carriles pour empêcher sa libération et, en vertu de la section 412 de la Loi Patriotique, de reconnaître que " sa libération est une menace pour sécurité nationale des Etats-Unis ou la sécurité de la communauté ou de n'importe quelle personne. "

Le gouvernement des Etats-Unis aurait pu appliquer aussi les régularisations qui permettent au Service d'immigration et des douanes de retenir un étranger qui ne peut être admis sur le territoire nord-américain ou qui sujet à une extradition. Pour cela, il aurait suffi que les autorités nord-américaines disent que Posada Carriles est un risque pour la communauté ou que sa libération entraînait un risque de fuite.

Pourquoi le gouvernement des Etats-Unis a-t-il permis que le terroriste entre impunément en territoire étasunien malgré les appels à la vigilance lancés par le Président Fidel Castro ? Pourquoi le gouvernement étasunien l'a-t-il protégé pendant les mois où il est resté illégalement sur le territoire national ? Pourquoi, alors qu'il avait en main tous les éléments, s'est-il limité le 11 janvier dernier, à l'accuser de délits mineurs, de caractère éminemment migratoire, et ne l'a pas mis en examen pour ce qu'il est : un assassin ? Pourquoi le libérer alors que la juge Kathleen Cardone elle-même, dans ses attendus du 6 avril qui a ordonné la libération du terroriste, a reconnu qu'il est accusé : " . d'avoir été impliqué ou d'avoir trempé dans certains des faits les plus infâmes du XXe siècle (.) ? Certains de ces faits incluent l'invasion de la Baie des Cochons, le scandale Iran-Contras, l'attentat contre le vol 455 de la compagnie Cubana, les bombes de 1997 dans des établissements de tourisme de La Havane, et selon certains experts, l'assassinat du Président Kennedy ".

Pourquoi alors, le Service d'immigration et des douanes du Département de Sécurité intérieure des Etats-Unis n'a-t-il pas recours aux mécanismes qu'il a à sa disposition pour maintenir ce terroriste en prison, avec un argument irréfutable, déjà utilisé par le Procureur Général des Etats-Unis le 19 mars, selon lequel il pouvait s'enfuir ?

Pourquoi le gouvernement des Etats-Unis est-il passé outre à la demande d'extradition présenté, en bonne et due forme, par le gouvernement de la République du Venezuela ?

Comment est-il possible de libérer le plus notoire des terroristes qui ait jamais existé sur notre continent et de maintenir en prison cinq jeunes cubains dont le seul délit est d'avoir lutté contre le terrorisme ? "

Pour Cuba, la réponse est claire : la libération du terroriste a été planifiée par la Maison-Blanche pour que Posada Carriles ne révèle pas ce qu'il sait, pour qu'il ne révèle pas les innombrables secrets qu'il conserve de sa longue période d'activité comme agent des services spéciaux nord-américains pendant laquelle il a agi au sein de l'opération Condor et dans la sale guerre contre Cuba, le Nicaragua et d'autres peuples du monde. La pleine responsabilité de la libération du terroriste et des conséquences qui en découleront retombe directement sur le gouvernement des Etats-Unis et, plus particulièrement, sur le président de ce pays.

Même maintenant, après sa libération, le gouvernement des Etats-Unis a toutes les informations nécessaires et les moyens légaux pour l'arrêter de nouveau. Il ne manque que la volonté politique de lutter sérieusement contre le terrorisme et il faut rappeler que, selon le président Bush : " .si vous donnez refuge à un terroriste, si vous aidez un terroriste, si vous alimentez un terroriste, vous êtes aussi coupable que lui. "-Est-ce que vous saviez que cinq Cubains sont incarcérés aux États-Unis pour avoir combattu le terrorisme ? Visitez... www.embacubacanada.net- terrorismo? Visite... www.embacubacanada.net. »


PAREILLE EXEMPLE MET CLAIREMENT EN ÉVIDENCE LE « UN POIDS DEUX MESURES ». Il y a l'humanité des « puissants », des "bons" et des « civilisés ». Il y a celle des terroristes et des « non civilisés ». Tout ce qui s’en prend à la première devient suspect, barbarie, terrorisme alors que tout ce qui s’en prend à la seconde est vite qualifié d’héroïsme et de bravoure. Pour la première la moindre critique à son endroit est une insulte, l'acte de défense devient un acte terroriste, le droit international un abus de pouvoir entre les mains des "terroristes." Par contre lorsque ces mêmes actes pour des motifs fort différents émergent de leurs intérêts, ils deviennent de la vertu et de l’héroïsme.


CE QU’IL Y A MAINTENANT DE DIFFÉRENT C’EST QUE LE MONDE DE L’HYPOCRISIE ET DU MENSONGE, TOUJOURS PRÉSENT, NE PEUT PLUS PASSER INAPERÇU.

mercredi 18 avril 2007

ESTIMADO GUILLERMO

Estimado Guillermo,

No puedes imaginarte todo el bien que me hiciste en mi paso por Chile. El hombre que descubrí en ti ha sido una fuente de inspiración para mí. Sobre todo, me ha abierto los ojos a realidades insospechables. Tú has sido para mí la revelación profunda de ese Jesús de Nazareth en el cual yo digo creer profundamente. Tu manera de ser y tu forma de responder a cada petición de uno u otro han sido para mi fuente de gran inspiración.

Sé muy bien que tu historia no ha sido la más fácil, ni para ti, ni para tus más cercanos. El alcoholismo que ha sido tu vicio por muchos anos te llevo a conocer los fondos de la miseria humana, hasta te condujo a la violencia para con tus mas cercanos. Así, sin abandonarte, ellos trataron, como pudieron, protegerse. Por ende te prohibieron la entrada a la casa, dejándote une pieza que mas era una bodega que otra cosa a la entrada de la casa. En ella tenias tus útiles de trabajo de obrero y carpintero, como también el material que a veces necesitabas para realizar los trabajos. Lo que ganabas pasaba al servicio de tu vicio más que a otras cosas de tal manera que recogerás todo lo que en un momento dado pudiera serte útil. Es por eso que tu pequeña pieza de 3X4 metros apenas te dejaba espacio para tu cama, tu viejo refrigerador cuya puerta estaba sujeta con elástico y una pequeña cocinilla donde hacías calentar tu comida. Todo hacia parte de tu gran fortuna con las estrellas que te llegaban de noche a trabes los hoyos del techo. A la cabeza de tu cama un imagen de Cristo junto a unos herramientas. Basta decir que todas las cosas en el patio que muestra la foto se encontraban en tu pieza. Eran tantos que no lograba, yo, entrar. Eso si que me dirás que es por lo gordo que estoy.



Te conozco desde hace mas de 30 anos. A pesar de tu vicio siempre me han ligado a ti una gran amistad y admiración. Recuerdo tu disponibilidad para, hacer trabajitos donde nuestra suegra, tu amor y presencia que dabas a tus tres hijas que acompañabas de un lado a otro y que regaloneabas comprándoles helados y dulces. Como no recordar cada Anos Nuevos donde te colocabas al servicio de todo el mundo con gentileza y buen humor, hasta bailar con la suegra la “Cueca” que le gustaba tanto bailarla contigo. Dabas atenciones a todos los sobrinos y a todas las sobrinas. Mis dos hijas no tienen para ti que buenas palabras y lindos recuerdos. Una vez terminada la fiesta, te entregabas de lleno al hacer el aseo hasta amanecer y, después haber dejado todo limpio, te retirabas, diciéndome, con una gran sonrisa del hombre que ha cumplido con su deber, ‘ahora me toca ir a festejar mi Ano Nuevo con mis amistades. Tu generosidad y el gran amor para con los niños son tu marca que deja la puerta abierta a tu admiración, respeto y cariño hasta el ser más insensible. Tu paciencia y disponibilidad son sin límites. Todas estas cualidades hacen de ti un ser excepcional, Adjunta a eso tu capacidad. de distraer y hacer reír. Pareciera que fuera un arte de magia en ti.



Conocí a tu madre, una mujer que envolvía con un gran amor a tus tres hijas. Fue una fuente de ayuda inestimable tanto para ti como para tu esposa. Muchas veces pedí a Dios para que pudieras dejar el vicio del alcohol. Yo no podía imaginar como pudieras deshacerte de esta dependencia que te dañaba tanto como a tu familia. Te recuerdas de esa vez que te acompañamos en la casa de desintoxicación de los evangelistas? Después tres días te diste cuenta que no era tu lugar y decidiste partir. Tienes muchas anécdotas chistosas que contar sobre esos días. Tuvimos el privilegio de escuchar algunas que nos hicieran reír hasta sacarnos lágrimas. Hay que pensar que tu hora no había llegado. Tu destino era otro y tu verdad no te lo permitía todavía.



La llegada de tu nieto te hizo girar a 180 grados. Tú le has dado el mejor de ti mismo. Ya sea guardándolo, acompañándolo, distrayéndolo, jugando con el. En contraparte, el te ha entregado todo el amor que un nieto puede dar a un abuelo tan cariñoso. El pasaba mucho tiempo en tu pieza, haciéndose un camino a través tantas cosas. Era, para el, su lugar predilecto donde podía ver la TV y conversar contigo. El sabía cuando estabas ebrio y te preguntaba a menudo porque tomabas tanto. Un DIA, cuando el se preparaba para su primera comunión con otros pequeños, el profesor explico que el vino de la santa misa se convierta en sangre de Cristo. Al escuchar eso se exclamo ante todo; “Es por eso que mi tata toma tanto vino.”



Tu me contaste que un DIA has decidido en ti mismo poner fin a tu vicio para apalear la angustia de tu nieto que no paraba de pedir que dejaras de tomar... El te argumentaba que eso no era bueno para ti y que siempre estabas con olor a vino. Ya llevas tres anos sin que el vicio del alcohol se imponga como el maestro de tu vida. Vives en la sobriedad y a pesar de estar siempre al margen, te has puesto completamente a la disposición de tus nietos y nietas y al mismo tiempo aceptas cumplir con ciertos trabajos de mantenimiento de la casa., Tú has asumido tu pasado y comprendes tu presente.

Al paso por tu casa en este ultimo viaje, nos pusimos de acuerdo para dar un toque de juventud y de modernidad a tu pieza. Volvimos hacer el techo con un cielo, pusimos un baño con ducha y lavamanos sin olvidar el calefón tan importante en invierno para el agua de la ducha. Pues no tenia ni baño, ni ducha, ni agua corriente y aun menos calefón. TE encargaste, tu mismo, d’el estuco y del arreglo del piso. Chisteando, hablábamos del "Pan house" de cinco estrellas. Fue un momento magnifico para mi, aun que a veces yo subía el tono cuando yo creías que lo sabia todo. Reaccionabas con mucho humor y con mucha humildad a mis órdenes que no eran siempre con el mejor tono. Recuerdo que trabajábamos como locos cuando un vecino te aviso del fallecimiento de un amigo alcohólico, todavía joven con varios hijos. Regresando a la casa, te cambiaste de ropa y fuiste a la casa donde se velaba el muerto. Fuiste quien organizo un autobús para transportar los familiares y amigos al cementerio. A través de este gesto, aprendí mucho de ti y de la vida. Yo comprendí que nunca hay que juzgar a nadie, sea quien sea.

Es por eso y muchas otras cosas, estimado Guillermo, quise, al escribir esta carta, agradecerte y compartir, al mismo tiempo, con otros tu riqueza como persona y como abuelo. Aun Lucas, mi nieto, encontró en ti un “tata” muy especial, un abuelo no como los otros. Tu y el lograron establecer una relación de una belleza incalculable. Lo mismo sucedió, anos atrás, con Carmen y Verónica, mis dos hijas. Gracias, Guillermo, para todo eso y en especial para tu amistad.

De tu amigo y cuñado que te quiere y admira mucho.

Oscar Fortín
El 18 de abril 2007

« LETTRE À MON AMI GUILLERMO »

Cher ami,

Tu ne peux pas savoir tout le bien que tu m’as fait lors de mon séjour au Chili. L’homme que j’ai découvert en toi m’a profondément inspiré et surtout m’a ouvert les yeux sur des réalités encore insoupçonnées. Tu as été pour moi une révélation profonde de ce Jésus de Nazareth en qui je dis croire beaucoup. Ta manière d’être et cette façon de répondre aux moindres appels m’ont été de grande inspiration de vie.

Je sais que ton histoire n’a pas été des plus faciles, ni pour toi ni pour tes proches. L’alcoolisme qui a été pendant de nombreuses années ton vice et ton guide t’a fait connaître les bas fonds de la misère humaine, te conduisant même à des actes de violence à l’endroit de tes plus proches. Sans t’abandonner, ils ont toutefois voulu se protéger en t’interdisant la maison, tout en te laissant tout de même une pièce, un peu comme une remise, dans la cour avant de la maison. C’est là que tu as entreposé tes outils d’ouvrier et de maçon ainsi que le matériel qui t’était nécessaire pour les fois où tu allais travailler. Tes rares économies qui passaient pratiquement toutes au service de ton vice ont fait en sorte que tu ramassais tout ce qui pouvait te servir pour tes travaux. C’est ainsi que ta petite pièce de 3 mètres par 4 mètres te laissait à peine l’espace pour ton lit, ton vieux frigidaire dont la porte était retenue par un élastique et un petit poêle à deux ronds pour faire chauffer ta nourriture. Dire que tout ce que nous voyons sur cette photo était dans ta pièce.

Je te connais depuis plus de 30 ans et, en dépit du vice qui était le tien, j’ai toujours ressenti beaucoup d’amitié et de l’admiration. Je me rappelle ta disponibilité pour faire de petits travaux chez ta belle-mère, l’amour et ta présence auprès de tes trois enfants que tu accompagnais ici et là et que tu gâtais avec une glace ou une sucrerie. Comment ne pas rappeler ces Jours de l’An où tu venais servir tout le monde sans te servir toi-même, danser la "cueca" avec ta belle-mère, puis une fois tout le monde parti se coucher, faire le ménage jusqu’aux petites heures du matin. Seulement alors, tu partais en me disant: "je vais maintenant fêter mon Jour de l’An". Jamais ta générosité ne t’a démenti pas plus d’ailleurs l’attrait que tu as toujours eu auprès de tes enfants, lorsque jeunes, et maintenant de tes petits enfants. La patience que tu as à leur endroit, ta disponibilité qui est sans limite, font de toi un être exceptionnel. De plus ,tu as l’art de les amuser et de les faire rire.

J’ai connu ta mère, une femme qui a enveloppé de son amour tes enfants et qui s’est montrée d’une aide extraordinaire pour ton épouse et pour toi. Bien des fois je priais Dieu pour qu’il te sorte de ce vice. Je n’y voyais vraiment pas d’issu. Même une fois, tu te souviens, nous t’avions accompagné chez des évangélistes qui avaient un centre de traitement de l’alcoolisme. Après trois jours tu as compris que ce n’était pas ta place et tu décida de partir. Tu as d’ailleurs quelques bonnes anecdotes à raconter sur ce séjour. Nous avons eu le plaisir d’en entendre quelques unes qui nous ont fait rire jusqu’aux larmes, surtout comptées par toi. Il faut croire que ton heure n’était pas arrivée. Ton destin était autre et ta vérité ne t’y conduisait pas encore.

L’arrivée dans ta vie d’un petit fils est venue tout bouleverser. Tu lui as donné le meilleur de toi-même en le gardant, l’accompagnant, l’amusant. Il t’a donné tout l’amour qu’un enfant peut donner à un grand papa aussi gentil. Il allait souvent te voir dans ton coin, tout encombré, où on pouvait difficilement se faire un chemin. C’était pourtant son lieu de prédilection pour regarder la télévision et parler avec toi. Il savait quand tu avais bu et il te demandait pourquoi tu prenais autant de vin. Lorsqu’il se prépara avec d’autres pour sa première communion, le professeur leur expliqua que le vin à la messe se transformait dans le sang du Christ. Il a alors eu cette exclamation : « C’est donc pour ça que mon grand père boit beaucoup de vin. »

Un jour, m’as-tu raconté, tu as pris la décision, par toi-même, de mettre un terme à ce vice pour répondre à ton petit fils qui te demandait sans cesse pourquoi tu n’arrêtais pas de « boire de l’alcool». Il te disait que ce n’était pas bon pour ta santé et que tu sentais toujours le vin. Tu en es maintenant à plus de trois ans sans que ce vice redevienne le maître de ta vie. Tu vis dans la sobriété et tu es tout entier disponible à tes petits enfants, maintenant au nombre de 4, et aux travaux d’entretien qu’exige parfois la maison. Même si tu es toujours maintenu à l’écart de la vie familiale, tu n’en demeures pas moins attentif et aimable à l’endroit de tous et de toutes. Tu assumes ton passé et tu comprends ton présent.

Lors de mon dernier séjour, nous avons décidé de rajeunir ta pièce, toujours sans toilette et sans eau courante. À la tête de ton lit tu avais une image du Christ et quelques outils. Nous avons entrepris de la transformer en un « pan house » cinq étoiles. Ce fut un moment magnifique, même s’il m’arrivait d’élever le ton ou de faire mon petit « jos connaissant ». Tu prenais avec humour mes changements d’humeur et avec beaucoup d’humilité mes ordres pas toujours sur le meilleur ton. Je me souviens de ce jour où nous étions en plein travail et qu’un voisin t’informe qu’un de tes amis alcooliques venait de mourir. De retour à la maison tu t’es changé de vêtements et tu es allé à la maison où on gardait son corps. C’est même toi qui es allé faire les arrangements, le seul ami sobre du groupe, pour qu’un autobus puisse transporter la famille et les amis au cimetière. À travers tout cela j’ai appris beaucoup de toi et aussi de la vie. J’ai surtout compris qu’il ne fallait jamais juger qui que ce soit.



Voilà pourquoi, mon cher Guillermo, j’ai voulu, par cette lettre, te dire merci et partager avec d’autres ta richesse comme personne et comme grand papa. Même Lucas, mon petit fils, a découvert en toi un grand papa, pas comme les autres. Vous avez eu une relation magnifique tous les deux.



D’un ami qui t’aime et t’admire beaucoup.

Oscar Fortin

Québec, le 17 avril 2007

jeudi 12 avril 2007

FIDEL CASTRO BIOGRAPHIE À DEUX VOIX



Ignacio Ramonet, Directeur du journal « Le Monde Diplomatique », en donnant la parole à Fidel Castro, principal intéressé par les questions soulevées à son endroit et à l’endroit de la Révolution cubaine, fait preuve d’un professionnalisme journalistique qui est tout à l’honneur de la profession. Ces cent heures et plus passées en compagnie de Fidel Castro, cet homme qui a marqué l’histoire des cinquante dernières années, nous introduisent dans ce qu’a été et est toujours l’idéal d’une vie consacrée à l’avènement d’une humanité meilleure et plus saine. Les questions sont sans complaisance mais toutes, imprégnées de respect et dénuées de tout préjugé.

La lecture de ces 700 pages nous révèle un homme d’une cu
lture exceptionnelle, tant dans les domaines de l’histoire, de la politique, des arts, de la science et des conflits. Dans ses analyses et appréciations des personnes, il ne laisse pas transparaître du mépris ou de la haine, même lorsqu’il s’agit d’adversaires acharnés ou d’ennemis revanchards. Ceci ne veut toutefois pas dire que ses jugements soient sans passion. Il est incontestablement d’une très grande sensibilité, coiffé d’une intelligence exceptionnelle et d’une passion indéniable pour une humanité solidaire et responsable.

De la révolution, il nous en révèle l’inspiration et les principes. Les échanges orientés par des questions et des sous question lèvent le voile sur ses premières révoltes et les injustices dont étaient victimes les travailleurs dans les plantations de canne à sucre. Nous le suivons à l’Université où il étudie le droit tout en étant actif dans les organisations étudiantes. Il devient vite un leader qui sait convaincre et regrouper les forces tournées vers le progrès, la justice et la liberté de tous et de toutes. Sa lecture de Jose Marti, durant ses années universitaires, lui donne les bases d’une éthique de laquelle il ne dérogera jamais.


Les c
ombats dans la Sierra Maestra, la prise du Pouvoir par le renversement de Batista et la construction d’une nouvelle société fondée sur des valeurs de justice et de solidarité ont mis en évidence le fin stratège, l’homme austère et discipliné, sans d’autres ambitions que celles d’une Révolution portée par le peuple et pour le peuple. En dépit des attentats, des tentatives d’invasion, d’un blocus économique qui ne cesse de se durcir, d’une presse étrangère qui s’acharne contre lui, les acquis révolutionnaires demeurent exceptionnels. Les services de santé sont accessibles à tous les cubains sans distinction de classes, de races et de couleurs. Le système d’éducation est gratuit du primaire jusqu’aux niveaux les plus avancées. Des centres de recherches spécialisés ont été développés dans divers secteurs. Bien que petit pays avec de graves problèmes, il a développé l’ouverture et la solidarité internationale en envoyant des éducateurs et des médecins oeuvrer dans de multiples pays auprès de populations laissées à elles même. Ce sont des centaines de milliers d’analphabètes qui ont pu accéder à une certaine autonomie et à de nouvelles connaissances. Ce sont tout autant de malades qui ont pu reprendre le chemin de la vie active. De quoi faire rougir nombre de gouvernants et d’Institutions qui en font le tortionnaire des droits de la personne.

Il es
t également question des dissidents, de prisonniers politiques, de liberté de presse, de démocratie, d’émigration. Sur tous ces sujets, le lecteur est conduit à envisager certaines de ces questions sous des angles bien différents de ceux auxquels on l’y a habitué. Les réflexions qui y sont faites ne peuvent laisser indifférents et forcent le lecteur à réfléchir sur la manière avec laquelle nos sociétés les assument. Il y a place pour une autocritique sérieuse. Peut-être serons-nous alors moins empressés à lui tirer la première pierre.

Je pense qu’aucun journaliste sérieux ne pourra dorénavant se permettre de porter des jugements sur Cuba et Fidel Castro sans avoir préalablement lu ce livre. Agir autrement serait bafouer la profession consacrée à l’information et se transformer en un mercenaire de la désinformation.

J
e salue en Fidel Castro un grand humaniste et un homme d’État exceptionnel. Ses erreurs, il en parle et il ne craint pas les critiques constructives qui vont dans le sens du progrès. Je pense qu’il s’agit d'un témoignage transcendant qui lève le voile sur bien des questions et confond les mercenaires de la désinformation. Je me garderais bien de lui lancer la première pierre, tout au contraire.


Oscar Fortin
12 avril 2007-04-12


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lundi 2 avril 2007

BENOÎT XVI: LE "CAÏPHE" DES TEMPS MODERNES


CAÏPHE, Grand Prêtre du SANHEDRIN, sans nul doute pieux et saint homme, s’acharna à la sauvegarde de la loi religieuse et des pratiques qui s’y rattachent. Il joua un rôle déterminant dans l’arrestation et la condamnation de Jésus de Nazareth, considéré hérétique et imposteur. En dehors des Évangiles, nous savons peu de ce personnage. Il y a toutefois certaines informations historiques qui apportent un éclairage particulier.

« Caïphe, Juif sadducéen, a été grand prêtre du Sanhédrin pendant dix-huit ans (18-36). Promulgué à ce poste grâce à son beau-père, l'influent Grand Prêtre Anân (ou Anne), il n'en a pourtant ni le charisme ni l'autorité, se maintenant à la tête de l'assemblée en grande partie grâce à l'appui de sa famille. »

« D'après les
Évangiles, Caïphe, obséquieux envers le pouvoir romain (« Il est préférable qu'un homme meure plutôt que la nation toute entière »), ne cessa de persécuter le christianisme naissant en faisant notamment comparaître les apôtres devant le Sanhédrin pour avoir continué à prêcher malgré l'interdiction de la haute assemblée. »
(http://fr.wikipedia.org/wiki/Ca%C3%AFphe)

Les SADDUCÉENS auxquels il s’identifie « sont l’émanation de l’aristocratie sacerdotale qui préside aux liturgies du Temple, ils apparaissent essentiellement et dans tous les domaines comme des conservateurs. Ils s’en tiennent à la lettre de la Loi écrite, rejettent toute innovation en matière de croyance, manifestent à l’égard des mouvements messianiques l’hostilité des gens en place envers tout ce qui est de nature à troubler l’ordre établi. L’autorité romaine veille au maintien de cet ordre. En conséquence ils lui prêtent volontiers leur appui, sans que cette alliance tout opportuniste implique, semble-t-il, de sympathie positive. »

Cette vision très conservatrice du judaïsme a fait l’objet de virulentes critiques de la part de Jésus. Il a rappelé que l’homme n’était pas au service du sabbat mais le sabbat au service de l’homme, que l’amour de Dieu et du prochain renfermait toute la LOI et les PROPHÈTES. Il a également rappelé que le vrai culte, celui qui plaît à son Père, est celui qui donne forme à la vérité, à la justice, à la bonté et à la miséricorde. N’a-t-il pas donné à la pécheresse tout le respect qu’on lui refusait et à la samaritaine toute l’attention à laquelle elle avait droit ? Pour les autorités religieuses il n’était pas de tout repos. L’enracinement de sa foi dans la LOI, non celle créée par l’homme, mais celle révélée et proclamée par les PROPHÈTES, lui assura l’autorité et l’indépendance pour dénoncer les hypocrisies et remettre au cœur de la FOI RÉVÉLÉE, le principe de l’amour fait de JUSTICE ET DE VÉRITÉ..

BENOÎT XVI est également Grand Prêtre, sans aucun doute, pieux et saint homme, tout aussi dévoué que Caïphe à la sauvegarde de l’orthodoxie religieuse et des pratiques liturgiques, véritables contenus de foi. Il est un adversaire féroce de tout ce qui s’inspire de la théologie de la libération et des approches pastorales qui mettent l’Église au service non pas de ceux qui sont en santé, mais de ceux qui sont malades. Il ne manque pas d’occasions pour condamner ou rappeler à l’ordre ceux et celles qui s’en inspirent dans la pratique de leur foi et l’exercice de leur pastorale. Il est également un allié, presqu’inconditionnel, des maîtres du monde. L’Administration Bush peut compter sur lui dans sa guerre au Moyen Orient (Irak-Afghanistan) et dans ses interventions en Amérique Latine.

De nombreux prêtres, fortement interpellés par la Justice et profondément imprégnés de la foi en Jésus de Nazareth, ont été écartés de leurs fonctions et dans certains cas condamnés et laissés entre les mains de leurs tortionnaires. L’Amérique latine en compte un bon nombre dont les plus connus sont les frères Boff, le père Ernesto Cardenal, Gustavo Gutierrez et bien d’autres. Encore tout récemment le P. Jon Sobrino s.j., rappelé à l’ordre par les autorités vaticanes et invité à se rétracter, a écrit à son Père général, une lettre dans laquelle il explique son refus de rétractation. Une lettre à lire absolument. Il y fait ressortir, entre autres, l’acharnement irrationnel et la mauvaise foi qui inspirent ses détracteurs.
http://golias.sailing-up.com/spip.php?article1355

Il en va de même avec les condamnations pour les pasteurs qui mettent la sacramentalité au service de ceux et celles qui en ont besoin. Ils accueillent les exclus comme les homosexuels, les divorcés, en somme, tous ceux qui sont condamnés par la société bien pensante. À tous ceux-là, le pasteur offre le pain de vie et l’accompagnement amoureux d’un frère qui ne juge pas. Les liturgies leur sont adaptées et les services mis à leur disposition.

Si CAÏPHE a été redevable de son poste de Grand Prêtre à son beau-père, Anne, plusieurs croient, et j’en suis, que BENOÎT XVI en est redevable, pour sa part, à l’OPUS DEI, bien connu pour son influence au Vatican et encore davantage pour son conservatisme. Dans pareille circonstance, les bénéficiaires d’une telle influence se doivent d’être reconnaissants et d’en donner la preuve par des décisions qui renforceront leur présence et influence dans tous les milieux. À ce jour, si tel est bien le cas, l’OPUS DEI n’a pas grand reproche à faire à son protégé, BENOÎT XVI. Peut-être va-t-il même au-delà de ses attentes.

Pour les chrétiens, la semaine sainte est le rappel de l’arrestation et de la mise à mort de Jésus. Elle est une invitation à un examen de conscience en même temps qu'un appel à se joindre à toutes les forces qui font tomber les masques derrières lesquels se cachent le mensonge, l'ambition, la manipulation, la tromperie. Elle est également l'occasion d'une solidarité particulière avec tous les persécutés pour la justice et les valeurs profondes auxquelles aspire toute personne de bonne volonté
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JOYEUSES PÂQUES

Oscar Fortin
2 avril, 2007

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