vendredi 18 février 2011

LES QUÉBÉCOIS ET LES QUÉBÉCOISES

UN PEUPLE SANS CONSTITUTION ET SANS PAYS


Peuple de plus de 7.7 millions d’habitants, vivant sur un territoire dont l’étendue et les richesses ont de quoi faire l’envie d’une grande majorité des pays du monde, est toujours sans constitution et sous le commandement d’un régime fédéral. Ce dernier a rapatrié de la mère reine une constitution sans qu’il y ait eu consultation du peuple canadien et sans que le Québec y ait consenti. Plus de 100 peuples, de moins de 8 millions d’habitants, ont une constitution et siègent en toute légitimité à l’Assemblée générale des Nations Unies. Le Québec n’y est pas, n’en fait pas partie. Pourquoi?

Lorsque l’on regarde de près le tableau donné en référence au paragraphe précédent, on constate qu’il y a plus de 40 de ces pays qui ont moins de 1 million d’habitants, 27 qui ont entre 1 et 4 millions, 29 qui ont entre 4 et 7 millions et finalement, 7 pays sont dans la brochette des 7 millions. C’est dire que plus de 50% des membres, siégeant à l’Assemblée générale des Nations Unies, représentent, chacun, une population de moins de 8 millions de personnes. Le Québec n’y est toujours pas alors que bon nombre, beaucoup moins outillés et avec beaucoup moins de ressources que lui, y sont.

Il n’y a pas de doute que les causes sont multiples et il est possible qu’elles le deviennent encore davantage avec cette offensive sans précédent des forces fédéralistes. Ces dernières, appuyées en cela par une certaine oligarchie québécoise et des médias de toute nature qu’elles contrôlent bien, cherchent à briser le fil d’Ariane qui nous unit fondamentalement comme peuple et, ainsi, à nous transformer en des îlots d’expression culturelle éparse et sans racine commune. S’ils nous ont déjà volé un référendum avec la complicité des nôtres, ils seront encore capables de tous les coups bas pour anéantir notre identité comme peuple.

Seul, un peuple de plus en plus conscient de ce qu’il est, confiant en lui-même et dans ses ressources, immunisé contre le chantage, la désinformation, les campagnes de peur, et, plus que tout, porté par une vision de société, fondée sur le respect, la solidarité et la participation effective et réelle à la vie démocratique, saura les vaincre. Ce peuple devra être capable de se reconnaître en des chefs de file qui sauront porter sans équivoque ce grand projet de société.

Le temps presse. Le français s’effrite lentement, les racines qui nous rattachent aux 100 premières grandes familles qui ont constitué le premier noyau de ce qui allait devenir la grande aventure de notre peuple, se perdent de plus en plus dans le folklore aux mille visages du monde que nous parvenons de moins en moins à faire participer à cette aventure qu’est la nôtre. Les adversaires de notre peuple savent faire jouer les ficelles de l’immigration, du multiculturalisme, du chantage pour éviter que se créent ces liens de complicité entre ces nouveaux arrivants et nous-mêmes. Toute tentative de soulever cette question est aussitôt qualifiée de raciste alors qu’elle ne vise qu’à éviter l’ethnocide et favoriser, autant faire se peut, l’enrichissement du peuple que nous sommes par l’accueil et l’intégration de nouveaux arrivants. Pour cela il faut que le Peuple Québécois ait son mot à dire et ait le contrôle de cet agenda.

Le temps presse également pour créer notre propre constituante et rédiger notre première constitution. On ne peut laisser l’agenda de cette tâche à ceux qui aiment bien nous voir là nous sommes. À nous de prendre les initiatives et de les mener à terme. Pour ce faire, il est nécessaire que les véritables organisations indépendantistes encadrent les actions allant en ce sens. Je recommande une plateforme réunissant des indépendantistes de tous les partis politiques et de toutes les organisations sociales, ouvrières et culturelles. Cette plateforme devrait se situer au-delà de ces diverses instances et opérer de façon autonome. Un véritable comité de l’indépendance du Québec qui répondrait de ses initiatives au Peuple lui-même.

Je souhaite que cette grande rencontre populaire du 19 février soit un premier cri de ralliement de toutes ces forces.


Oscar Fortin

Québec, le 18 février 2011

http://humanisme.blogspot.com



N.B. J’ignore actuellement l’accueil qui sera fait à cette réflexion. Je ne serai malheureusement pas là pour réagir aux divers commentaires. Je serai hors du pays jusqu’au 6 mars prochain. Alors je serai en mesure de m’impliquer.

mercredi 16 février 2011

LETTRE D'UN CROYANT AU MAIRE TREMBLAY

IL EST BON DE NOTER QUE LE MAIRE TREMBLAY VEUT EN APPELER DE LA DÉCISION DU TRIBUNAL DES DROITS DE LA PERSONNE LUI INTERDISANT LA PRIÈRE CATHOLIQUE AU DÉBUT DES SÉANCES DU CONSEIL MUNICIPAL ET DEMANDANT LE RETRAIT DES SIGNES RELIGIEUX , COMME LE CRUCIFIX, SUR LES MURS DE LA SALLE DES ASSEMBLÉES MUNICIPALES. TOUT CELÀ SUR LA BASE DU PRINCIPE DE LA LAICITÉ DE L'ÉTAT.

Mon cher Jean,

Nous partageons vous et moi la même foi, celle en ce Jésus de Nazareth qui, des terres de la Palestine, nous a livré le message des Béatitudes, celui de la solidarité humaine, de la vérité, de la justice et de la compassion. Il a eu pour ses disciples ainsi que pour ceux et celles qui allaient les suivre des recommandations de nature à leur faire éviter les pièges du fanatisme dont se revêtaient les docteurs de la loi et ces pharisiens qui aimaient se faire voir en public.

« Gardez-vous de pratiquer votre justice devant les hommes, pour vous faire remarquer d'eux ; sinon, vous n'aurez pas de récompense auprès de votre Père qui est dans les cieux. Quand donc tu fais l'aumône, ne va pas le claironner devant toi ; ainsi font les hypocrites, dans les synagogues et les rues, afin d'être glorifiés par les hommes ; en vérité je vous le dis, ils tiennent déjà leur récompense. Pour toi, quand tu fais l'aumône, que ta main gauche ignore ce que fait ta main droite, afin que ton aumône soit secrète ; et ton Père, qui voit dans le secret, te le rendra. " Quand vous priez, ne soyez pas comme les hypocrites : ils aiment, pour faire leurs prières, à se camper dans les synagogues et les carrefours, afin qu'on les voie. En vérité je vous le dis, ils tiennent déjà leur récompense. Pour toi, quand tu pries, retire-toi dans ta chambre, ferme sur toi la porte, et prie ton Père qui est là, dans le secret ; et ton Père, qui voit dans le secret, te le rendra. Dans vos prières, ne rabâchez pas comme les païens : ils s'imaginent qu'en parlant beaucoup ils se feront mieux écouter. N'allez pas faire comme eux; car votre Père sait bien ce qu'il vous faut, avant que vous le lui demandiez.» Mt. 6, 1-8

Mon cher Jean, vous et moi, prenons au sérieux ces paroles de Jésus. Je ne doute aucunement de la ferveur de tes engagements et de la profondeur de ta foi. Ce que je redoute, toutefois, c’est que les circonstances et les influences, plus près de visions religieuses et sectaires que de la foi elle-même, te conduisent à poser des gestes qui ne pourront qu’être néfastes à cette foi héritée de Jésus lui-même. Cette foi nous libère de toute cette mascarade des us et coutumes dont les peuples ont hérité de cultures et de religions desquelles ils sont issus. Paul de Tarse qui occupe une importance de premier plan dans la compréhension du mystère qui nous enveloppe et dans cette foi qui nous unit a eu ces paroles à l’endroit de ceux et celles qui ne savaient comment se comporter tantôt avec les juifs, tantôt avec des païens. Je vous invite à lire attentivement ce qu’il écrit aux Corinthiens qui se posaient ces questions.

« " Tout est permis " ; mais tout n'est pas profitable. " Tout est permis " ; mais tout n'édifie pas. Que personne ne cherche son propre intérêt, mais celui d'autrui. Tout ce qui se vend au marché, mangez-le sans poser de question par motif de conscience ; car la terre est au Seigneur, et tout ce qui la remplit. Si quelque infidèle vous invite et que vous acceptiez d'y aller, mangez tout ce qu'on vous sert, sans poser de question par motif de conscience. Mais si quelqu'un vous dit : " Ceci a été immolé en sacrifice ", n'en mangez pas, à cause de celui qui vous a prévenus, et par motif de conscience. Par conscience j'entends non la vôtre, mais celle d'autrui ; car pourquoi ma liberté relèverait-elle du jugement d'une conscience étrangère ? Si je prends quelque chose en rendant grâce, pourquoi serais-je blâmé pour ce dont je rends grâce ? Soit donc que vous mangiez, soit que vous buviez, et quoi que vous fassiez, faites tout pour la gloire de Dieu. Ne donnez scandale ni aux Juifs, ni aux Grecs, ni à l'Église de Dieu, tout comme moi je m'efforce de plaire en tout à tous, ne recherchant pas mon propre intérêt, mais celui du plus grand nombre, afin qu'ils soient sauvés. » Cor.1, 10, 23-33

Jean, je vous invite à méditer ces deux extraits, celui de Mathieu et ce dernier de Paul. Demandez-vous si la campagne que vous menez répond à l’esprit des Évangiles et des Épitres de Paul auxquels vous croyez profondément, ou si vous ne vous faites pas la marionnette de ceux et celles qui voudraient bien convertir la foi chrétienne en une secte religieuse. Par les temps qui courent, elles attirent bien du monde et dans pareil contexte vous ne manquerez pas d’appuis. Mais est-ce vraiment là le message que Jésus nous a livré dans les Évangiles? Devant les saintes femmes qui pleuraient de le voir porter sa croix il a eu ces paroles que vous connaissez mieux que moi: "Ne pleurez pas sur moi, mais sur vous et vos enfants". Je vous réfère cet article en lien direct avec la problématique que vous vivez.

Je termine, en vous faisant une confidence. Un jour on m’a remis une croix à porter comme signe d’apôtre et de missionnaire au service des pauvres et des démunis. En conscience, je l’ai donnée à une connaissance, devenue aveugle à l’âge de 20 ans et dont la vie était beaucoup plus près du message évangélique que la mienne. Je me disais dans mon fort intérieur que je devais l’inscrire avant tout dans mon cœur avant de la porter sur mon corps. J’ai, aujourd’hui, 70 ans et j’y travaille toujours. Il faut croire que Dieu est patient et que le culte qui lui plaît est celui qui le révèle dans les oeuvres de justice, de vérité, de solidarité avec les exclus de nos sociétés, de compassion et d'accueil inconditionnel.

Jean, la foi que nous partageons n’a pas besoin d’accommodements raisonnables pour la simple raison qu’elle nous libère de toutes les contraintes et nous rend capables de nous adapter à toutes les situations. Notre foi est une foi de liberté. Ne soyons scandales pour personne à moins que ce ne soit pour témoigner de cette liberté qui nous permet d’être à proximité de tous et de toutes. Soyons des témoins de vérité, des apôtres de justice, des personnes au cœur ouvert capables de vivre dans tous les milieux et au cœur de toutes les tendances. Soyons simplement et profondément humains.

Voilà, Jean, ce que je tenais à vous dire au nom de celui en qui nous croyons profondément vous et moi.

Bien fraternellement

Quelqu’un qui admire votre zèle, mais qui en questionne les orientations.

Oscar Fortin

Québec, le 16 février 2011

En relation avec cette même problématique, un article de nature à éclairer le débat

http://humanisme.blogspot.com/2006/04/ne-pleurez-pas-sur-moi.html

lundi 14 février 2011

UN CHARGEMENT D'ARMES NON DÉCLARÉES


Selon les autorités argentines, le 10 février dernier, les États-Unis ont tenté d’introduire illégalement un chargement d’armes et de drogues médicales, passées date, à l’aéroport international d’Ezeira où s’est posé l’avion Boeing C-17 des Forces aériennes états-uniennes.

L’arrivée de cet avion n’était une surprise pour personne étant donné la tenue d’un cours destiné au Groupe d’intervention spéciale de la Police fédérale argentine, prévu pour fin février et début mars. Cet avion transportait normalement les instructeurs et le matériel nécessaire aux cours de formation. D’ailleurs une liste du matériel transporté avait été remise aux autorités argentines.

Toutefois, au moment de la révision réglementaire du chargement, les autorités argentines découvrirent des canons, des mitrailleuses et des carabines, ainsi qu’une valise celée qui n’étaient pas sur la liste du matériel identifié par les autorités états-uniennes pour le cours destiné à la Police argentine. Des explications ont été demandées et on a exigé que la valise celée soit ouverte.

Les militaires qui voyageaient à bord de l’avion cargo refusèrent d’ouvrir la valise celée pour fin d’inspection. Ce ne sera qu’après deux jours d’ardues discussions, que les autorités argentines décidèrent, dimanche le 13 février, d’ouvrir la dite valise. Ils y trouvèrent des drogues, des équipements de transmission, des dispositifs informatiques de stockage de masse (clé USB) et des appareils scripteurs.

Les responsables américains, tous de la Septième Brigade de l'Armée aéroportée basée en Caroline du Nord, ont ainsi essayé d'entrer clandestinement dans le pays sud-américain plus de mille pieds cubes de matériel non déclaré, soit l'équivalent du tiers de l'avion cargo. Ce dernier est arrivé en territoire argentin après un arrêt à Panama et au Pérou.

Dans un communiqué, le Ministre argentin des affaires étrangères a rappelé qu’en août dernier, la US Air Force avait tenté d'entrer une cargaison d'armes en se soustrayant au contrôle douanier de l'Argentine. Il avait alors rappelé à l’ambassadeur des États-Unis à Buenos Aires de prendre bonne note qu’en Argentine, comme dans tous les pays, il existe une loi des douanes et qu’elle doit être respectée.

Pendant que le président Obama invite le peuple égyptien à procéder à une transition pacifique des pouvoirs, il soutient des opérations clandestines visant l'introduction illégale d'armes en Argentine, un pays démocratique et pacifique. Comment voulez-vous qu'on accorde de la crédibilité à ces personnages à plusieurs visages et au double langage?

Oscar Fortin

Québec, le 14 février 2011

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dimanche 13 février 2011

LE PEUPLE ÉGYPTIEN EST MAÎTRE DE SA DÉMOCRATIE

Tout un peuple s’est levé pour faire le grand ménage. Ce sont des millions d’hommes et de femmes qui ont pris la rue pour exiger le départ du « dictateur » et la fin d’un régime, bâti sur les pouvoirs et le vouloir, non pas du peuple, mais de puissances étrangères et d’oligarchies nationales. Ce ne sont pas les analystes et commentateurs internationaux, pas plus que les dirigeants des grandes puissances qui ont produit ce départ, mais le peuple.

Si je comprends bien ce qu’est la démocratie, la suite des évènements appartient à ce peuple et non aux étrangers et étrangères, y allant de leurs considérations sur les frères musulmans, sur l’islamisme et tout ce qui baigne dans une ambiance de préjugés confortés par des médias dont le mandat est de les renforcer. L’ennemi qui dérange le plus est toujours l’Iran dont la diabolisation ne saurait s’arrêter. Sur ce dernier, il faut lire l’excellente analyse de Grégoire Lalieu. , Une analyse qui en arrive à des conclusions qui, sans nier les tares existantes, sont loin d’entretenir les peurs, si utiles au soutien des belligérants.

Que dire maintenant de cette arme des « droits de la personne » qu’on utilise, là où on y trouve intérêt, avec la ferveur d’apôtres inconditionnels, de militants et de militantes disposés (es) à y sacrifier leur vie. Là encore, il faut lire cette excellente analyse de Robert Gil sur ce prétexte, mainte fois utilisé, du respect des droits de l’homme pour justifier hypocritement des objectifs autrement moins nobles.

L’intégrisme, le fanatisme, le fondamentaliste se retrouvent dans tous les milieux, dans toutes les religions et les mouvements idéologiques, qu’ils soient capitalistes, socialistes, communistes, évangélistes, islamiques, catholiques etc. Point n’est besoin de regarder dans la cour du voisin pour en découvrir ces travers dans nos propres milieux. Ceci ne veut toutefois pas dire que tous et toutes en sont atteints (es). Je continue à penser que les peuples, dans leur ensemble, demeurent majoritairement dans un équilibre qui permet les correctifs à ces excès que ces mêmes extrêmes auraient tendance à assumer pleinement. La démocratie appartient au peuple et elle doit en être l’expression la plus parfaite.

Il revient donc, dans le cas de l’Égypte, au peuple égyptien lui-même, sans aucune exclusion, de décider de sa constitution, de ses valeurs, de sa démocratie, de ses dirigeants. Chaque fois que nos interventions ont pour effet de renforcer cette conviction, nous servons la démocratie et nous respectons le peuple égyptien. Il n’appartient ni à Obama, ni à Israël, ni aux analystes et journalistes qui pestent contre les frères musulmans de décider ce qui est bon ou pas bon pour le peuple égyptien. Les hommes et les femmes de ce peuple sauront choisir ce qui est le mieux pour le Bien commun de tous et de toutes. S’ils ont su passer un grand coup de balai sur un régime aux mains couvertes du sang de ses martyrs, ils sauront assumer la suite des évènements.

Il y a en Égypte plus de 80 millions de personnes et elles doivent toutes être mises à contribution pour bâtir un régime qui soit conforme à leurs besoins et à leurs idéaux. Que les étrangers s’occupent à en faire autant dans leurs propres pays. Ce sera déjà beau de leur part.

Peuple d’Égypte, ce que vous déciderez vous-mêmes méritera tout notre respect. Si la liberté et la démocratie ont un sens, elles seront là pour rendre possible vos projets.


Oscar Fortin
Québec, le 13 février, 2011

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lundi 7 février 2011

À MON FRÈRE BENOÎT XVI

Cher frère,

Je me permets cette lettre dans l’Esprit de celui qui nous unit et dans cette foi qui fait de nous des êtres nouveaux, des témoins du Règne du Père sur terre. La voie par laquelle nous le sommes est celle qui nous a été tracée par Jésus de Nazareth lui-même, cet homme sans lequel aucune église chrétienne ne saurait exister. Il est « Dieu avec nous », la réplique parfaite du Père. «Qui me voit, voit le Père» disait-il à ses disciples. Nous savons que la volonté de ce Père était pour lui un absolu non négociable.

Les Évangélistes nous ont laissé de nombreux témoignages de cet absolu dans la vie de Jésus. Il y en a toutefois deux qui ne prêtent à aucune équivoque : celui des trois tentations au désert et cet autre au jardin de Gethsémani. Dans le premier cas, au désert, nous voyons un Jésus qui, bien qu’affaibli par un jeûne de quarante jours, ne laisse place à aucune concession, à aucun compromis avec son interlocuteur qui dispose pourtant d’un plein pouvoir sur toutes les nations de la terre. Pour Jésus, la voie choisie par le Père, n’est pas celle qui passe par des alliances avec les puissances qui dominent les peuples et les nations, alliances qui comportent inévitablement des compromis Dans le second cas, au jardin de Gethsémani , Jésus est confronté également à un choix terrible entre la volonté de son Père qui le conduira inévitablement à la mort de la croix et certains arrangements et compromis, toujours possibles, lui permettant d’éviter ces souffrances et cette fin douloureuse. Là encore son dernier mot est « que ta volonté soit faite et non la mienne ». N’est pas ce Jésus, fidèle à la Volonté de son Père, qui fonde l’Église dans ce qu’elle est et dans ce qu’elle fait?

En tant que successeur de Pierre ne vous incombe-il-pas, en ces temps que sont les nôtres, de faire en sorte que l’Église soit la plus transparente possible à cet esprit et à cette fidélité de Jésus à son Père? Je reconnais avec vous que nous héritons d’une Église qui a traversé plus de 20 siècles d’histoire, y laissant bien des traces, des bonnes et des moins bonnes. Si de nombreux témoins en ont assuré toute la vitalité et la transparence en assumant pleinement les impératifs évangéliques du règne du Père que sont la justice, la vérité, le partage, la solidarité, la compassion, la miséricorde et l’amour, d’autres, par contre, en ont faite la maison des grands et des puissants de ce monde.

Mieux que moi, vous connaissez toute cette histoire de la transformation des premières communautés chrétiennes, vivant des dons de l’Esprit, soutenues et orientées par les apôtres et les disciples. Elles ont été progressivement transformées en une institution ecclésiale, en tout similaire aux institutions royales et impériales du quatrième et cinquième siècle. D’une Église de service et de communion, d’entraide fraternelle et de solidarité avec les plus nécessiteux, elle est alors devenue une Église de pouvoir, hiérarchisée, centralisée. La foi qui était un vécu, est devenue une doctrine (dépôt) qui n’a cessé de se développer tout au long des siècles alors que sa pratique s’est transformée en cultes. Dans cette Église hiérarchisée et professionnalisée, plus de place pour les prophètes et les voix discordantes. Même l’Esprit Saint doit dorénavant passer par cette autorité ecclésiale pour y distribuer ses dons, ne disposant plus de la liberté de le faire comme bon il l’entend. L’autorité dont vous a investi l’institution ecclésiale n’a-t-elle pas concentré dans la fonction que vous occupez tous les pouvoirs, tant ceux de l’Esprit-Saint que celui des prophètes dont vous seul pouvez en assurer le discernement? Ainsi, les voix discordantes doivent trouver refuge ailleurs ou faire aman honorable.

Vous conviendrez avec moi que l’Église, à la tête de laquelle vous ont placés vos frères cardinaux, n’est plus une référence à cette manière d’être et de vivre, inaugurée en Jésus de Nazareth et témoignée par les premières communautés chrétiennes. Le pasteur n’est-il pas devenu un personnage avec ses titres et habillements, les disciples, des fonctionnaires répondant aux impératifs du culte, alors que la moralité, telle que définie par l’institution, devient le code permettant de classifier le bien et le mal? Dans tout cela, que sont devenus l’Évangile et Jésus de Nazareth? S’il n’y aucun doute que l’Église soit vraiment dans le monde, comme l’a demandé Jésus, il y en a, par contre, beaucoup qui doutent quant à savoir si elle s’en est vraiment protégé. « Je ne te demande pas de les ôter du monde mais de les garder du mauvais. » (Jn. 17,15). Or, l’église que je vois dans le cadre de ses institutions, dans ses réseaux de nonciatures apostoliques et d’évêques, que je vois dans ses célébrations cultuelles et ses alliances avec les grands de ce monde, est non seulement dans le monde, mais elle en fait partie. Comment voulez-vous que le souffle de l’Esprit puisse y passer si elle est à ce point liée à ce monde, ce même monde que Jésus de Nazareth est venue dénoncer et dont le livre de l’Apocalypse nous dit le sort qui lui est réservé?

Vous n’êtes évidemment pas l’unique responsable de cette Église dont vous héritez comme Pape. Il vous appartient toutefois de briser les chaînes qui la rattachent aux puissances de ce monde et, à ouvrir ses portes aux prophètes qui proclament un retour à ce Jésus de Nazareth, à la bonne nouvelle d’un règne nouveau aux humbles et aux exclus de la terre. De partout des voix s’élèvent, encore tout récemment en Allemagne, votre terre natale, des théologiens vous ont écrit pour que le pouvoir retourne dans les communautés chrétiennes, que les évêques se remettent à l’écoute de ce qu’elles ont à dire et qu’ensemble, ils redeviennent lumière du monde. Nombreux sont ceux qui demandent que le sacerdoce soit repensé en fonction des services exigés par la communauté et que cette dernière décide de ceux ou celles qui en assumeront les fonctions, qu’ils soient ou non mariés, indépendamment du sexe qui les définit. Croire que le Christ est toujours celui qui édifie son Église et que l’Esprit y distribue ses dons comme bon il l’entend, c’est croire inévitablement en leur présence dans ces communautés. La volonté du Père n’exige-t-elle pas de vous cet acte de foi, comme il l’a exigé de Jésus au désert et au jardin de Gethsémani?

Vous ne serez pas seul. Vous y découvrirez des communautés de partout à travers le monde, portées par l’Esprit et les impératifs évangéliques, qui vous y accueilleront comme l’authentique successeur de Pierre. Vous y retrouverez de nombreux théologiens et prophètes, particulièrement fascinés par la figure de Jésus de l’histoire, par ses engagements de vie et ses solidarités humaines. Ils sont allés là où il allait, c'est-à-dire auprès des pauvres, des malades, des exclus, des ouvriers, des mineurs, des pécheurs, des incrédules et des croyants. Ils se mirent à l’écoute de tous ces gens. Ils y ont fait entendre le Jésus de l’Histoire, mais aussi le Jésus Ressuscité, toujours là auprès d’eux. Ils ont repris ses paroles d’espérance, parlant de l’homme nouveau, parlant des béatitudes, du règne du Père, dénonçant l’hypocrisie, la tricherie, le mensonge, la cruauté des puissants à l’endroit des faibles et ceux et celles qui se portent à leur défense. Vous y découvrirez l’Église toujours vivante et libre, capable de soutenir les faibles et de dénoncer ceux et celles qui mettent sur le dos des autres des fardeaux qu’ils ne sauraient porter eux-mêmes.

Je m’arrête ici, frère bien aimé, vous assurant de mes prières. Puissent-elles être entendues et vous donner cette foi qu’a eue Jésus au désert et au Golgotha. Votre intelligence et votre sagesse qu’admire le monde, dissimule, je n’en doute pas, quelque chose d’encore plus grand et de plus précieux en vous : un cœur et une foi qui n’arrivent malheureusement pas à se libérer de cette rationalité, faite de postulats, de logique, d’abstraction de subtilité. C’est d’ailleurs cette rationalité qui vous conduit à ajuster les Évangile aux besoins des doctrines et vos Lettres et Messages apostoliques aux besoins des alliés que vous sentez le besoin de « ménager ».

Mon souhait est que vous vous retrouviez dans ce que vous avez de plus précieux, l’homme de cœur et de foi, enfin libéré et pasteur, pour de vrai, au service de Jésus et de son Royaume.Vous serez alors un juste et fidèle successeur de Pierre.

En toute fraternité

Oscar Fortin
Québec, le 7 février 2011

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dimanche 6 février 2011

LORSQUE LA DÉMOCRATIE DEVIENT TROMPERIE


Dans nos sociétés occidentales la démocrate fait partie de l’acte de foi portant sur les valeurs fondamentales des droits de la personne et des peuples. En son nom, nos armées se déploient dans diverses régions du monde pour apporter aux personnes et aux peuples la démocratie, ce bien devenu indispensable à toute société qui se respecte. Les citoyens et citoyennes que nous sommes, appuyons ces initiatives, toute humanitaires, au service du droit des peuples à disposer d’eux-mêmes et à se gérer comme ils l’entendent dans le cadre du droit international. Les familles pleurent leurs soldats qui y meurent et nos représentants politiques mettent en évidence la grandeur de leur dévouement et du don de leur vie au service d’une cause aussi noble.

Les évènements des dernières semaines révèlent qu’il n’y a pas qu’une démocratie, qu’il y en a d’autres pas toujours aussi nobles. Ils nous révèlent également que nos gouvernements y ont trouvé plaisir à traiter avec ces types de démocratie qui n’ont de parenté avec celle décrite plus haut que le nom. Bien plus, ces évènements nous confrontent à une réalité encore plus douloureuse, celle d’apprendre qu’elles n’existent que grâce à nos propres gouvernements.

Nous découvrons que le régime démocratique d’Égypte, n’est qu’une dictature sanguinaire oppressive, digne d’être classée au même rang que ces dictatures militaires, en Amérique latine, qui ont fait, pendant de nombreuses années, la loi et des milliers de morts. Nous apprenons que Moubarak, l’actuel président, répond aux ordres de ceux qui lui donnent des milliards de dollars, dépensés en armements et en pourboires somptueux. Pendant 30 ans, nos gouvernements n’ont trouvé rien à redire sur ce bon gouvernement démocratique. Il en est de même pour la Tunisie où, pendant des années, le Président laissait son peuple dans la misère et veillait à garnir ses coffrets de sécurité dans les banques suisses. Il a fallu que les peuples sortent dans la rue et mettent à nue la grande tricherie pour que nos gouvernements réalisent tout d’un coup qu’ils n’étaient pas des démocraties mais des dictatures. Comment n’ont-ils pas vu plus tôt qu’il en était ainsi? Ne disposent-ils pas des meilleurs services d’intelligence et de renseignements au monde? La réalité est beaucoup plus simple : ils en étaient des complices.

Ce qui se passe au Moyen Orient met au banc des accusés non seulement ces dictateurs déguisés en démocrates, mais aussi, et avec encore plus de responsabilité, nos dirigeants de l’Occident qui se réclament des grandes valeurs de l’humanisme chrétien. Ce sont eux qui ont rendu possible ces dictatures, ce sont eux qui les ont couverts du manteau de la démocratie, ce sont eux qui ont menti à leurs peuples en ne leur disant pas la vérité.

Après autant de révélation, les peuples de l’Occident ne peuvent plus faire confiance à leurs dirigeants, croire à ce qu’ils racontent. Dans ces circonstances, que penser de cette guerre en Afghanistan pour laquelle nos soldats risquent leur vie et celle de milliers d’autres? Est-ce encore une autre grande tricherie où démocratie va rythmer avec dictature, asservissement du peuple, exploitation des richesses? Que penser de cette mascarade d’interventions en Haïti visant à modifier l’ordre dans les résultats obtenus lors de la première ronde de votation? Est-ce pour permettre au peuple de se prendre en main lui-même ou pour s’assurer qu’il ne s’écarte pas de leur influence déterminante dans la gestion de l’aide internationale et dans les orientations politiques à venir?

Nous pourrions repasser l’ensemble des interventions de nos gouvernements en relation à la démocratie, comprise comme pouvoir du peuple pour le peuple. Il y a gros à parier que nous sortirions de cet exercice fort déçus. D’abord, d’avoir été bernés par des gens en qui nous avons mis notre confiance, mais aussi par tout cet environnement médiatique qui sait si bien les servir.

Il faudra bien qu’un jour, le peuple que nous formons, se prenne en main et fasse le ménage avec ces faiseurs de mensonges et de tricheries.

Oscar Fortin

Québec, le 5 février 2011

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jeudi 3 février 2011

HARMAGUEDON

GUERRE À FINIR ENTRE LE DIEU-MAMMON ET LE DIEU-PÈRE


Le panorama du soulèvement des peuples laisse de plus en plus à découvert les véritables enjeux de ces confrontations. L’humanité, après autant de millénaires, autant de découvertes dans tous les domaines de la science et des technologies, se retrouve aux 2/3 dans la pauvreté, de plus en plus consciente du mépris qu’on lui exprime, des souffrances qu’on lui fait porter. Cette humanité crie vers Dieu et les hommes son désespoir, mais hélas en vain. L’égoïsme et la cupidité des uns les rendent insensibles à leurs appels, alors que les dieux, souvent devenus des alliés des premiers, ne les entendent plus.

Dans les livres sacrés de l’Ancien et du Nouveau Testament, il y a divers mots pour identifier ce dieu qui inspire ces maîtres du monde, mais il y en a un qui les résume tous, MAMMON. Son sens premier est la CUPIDITÉ et son symbole, l’ARGENT, en tant que force de domination et de conquête. Ainsi, ce dieu MAMMON, appelé également dragon, bête, faux prophète, s’impose comme un incontournable dans la vie des humains. L’argent, avec tout ce qu’il peut représenter, exerce un attrait pratiquement irrésistible sur ceux et celles qui en sont à sa portée. Plusieurs y résistent d’autres s’y livrent corps et âme. Ces derniers, soumis à l’emprise de la cupidité sans borne, développent un appétit sans limites. 

Ce dieu-MAMMON règne en maître dans le monde des puissants, de ceux qui contrôlent les va-et-vient de l’argent, de la richesse. Il est la référence première à prendre en considération dans leurs projets de conquêtes. L’économie et la finance doivent servir au maintien de leurs prérogatives et ces 2/3 des humains doivent se soumettre à la loi de ce dieu également trinitaire et dont les personnes divines sont la productionla compétitionla rentabilité. Les considérations humanitaires n’ont pas leur place dans ce Nouveau Monde. S’il faut s’emparer des richesses de la terre dans les pays les plus pauvres, y faire travailler comme des esclaves ses habitants pour les y soustraire du sol, ils le feront sans scrupule, l’important étant toujours la rentabilité ou, si l’on veut, le profitvéritable oxygène de leur survie. 

Le dieu-MAMMON ne ressemble en rien à une bête, à un dragon ou à un faux prophète. Il n’a rien de ce Lucifer aux deux cornes qui fait peur aux enfants. Loin de là. Son intelligence en fait un être recherché, de compagnie, en général, agréable, mais l’aura de sa fortune en fera toujours un être exceptionnel. Bien vêtu et argenté, il saura convaincre dirigeants, politiciens, juges, gestionnaires et comptables des bienfaits qu’il peut leur apporter. Si jamais certains résistent à son charme et à son argent, il confiera alors à d’autres le soin de leur faire entendre raison. Il lui arrivera même d’être généreux avec des dons et des fondations qui lui attireront l’admiration des élites et le respect des bénéficiaires. Personne n’osera le soupçonner d’avoir commandité des coups d’État militaires, ordonné le massacre de milliers de personnes, fait torturer et emprisonner des millions de personnes à travers le monde. Le dieu MAMMON contrôle ce que le bon peuple doit savoir et ce qu’il doit ignorer. Les satellites, les télévisions, les radios, les journaux et les principales technologies de communication lui appartiennent presque en totalité. Il parvient même à s’introduire dans les enceintes les plus sacrées, comme les églises, pour y fraterniser avec ceux qui en sont les gardiens. Il est, comme le dit la légende, le plus intelligent des anges.

Mais voilà que le dieu-MAMMON n’est pas seul. Un dieu-PÈRE est là, bien présent, mais pas tout à fait au même endroit. Il n’est pas dans les palais, ni dans les grands salons de domaines enchanteurs, ni sur des Yachts de grand luxe ou dans les sommets des grands de ce monde. Pour le rencontrer, il faut aller là où sont les pauvres, les estropiés, les laissés pour compte. Il est au milieu des bidonvilles, dans le fond des mines avec les mineurs, dans les syndicats, les mouvements de toute nature qui ont en commun cet objectif de la SOLIDARITÉ. Il est là avec les bénévoles qui aident de mille et une façons leur prochain, avec ceux et celles qui pleurent leurs morts. Il est là avec ces leaders politiques qui se donnent entièrement pour transformer en réalité la justice, la vérité et  le respect. Car ce dieu-PÈRE s’appelle également SOLIDARITÉ-JUSTICE-VÉRITÉ-DIGNITÉ-RESPECT-COMPASSIONMISÉRICORDE.

Il ne choisit pas les premières places, mais stimule, encourage, soutient les hommes et les femmes pour qu’ils transforment, avec lui, ce monde, placé sous le règne du dieu-MAMMON. Il leur assure que la victoire sera au rendez-vous des efforts déployés. Déjà, en ressuscitant Jésus de Nazareth d’entre les morts, faisant de lui le premier né d’une humanité nouvelle, le vainqueur des affres de la mort et le chef de file de ce combat à finir avec le dieu-MAMMON, il en assure la victoire finale. La consigne à suivre est celle de transformer l’amour en solidarité, en justice, en vérité, en miséricorde, en compassion. « Aimez-vous les uns les autres comme je vous ai aimés ». Celui-là même qui a été crucifié pour avoir vécu ces choses a été ressuscité et établi par le Père pour juger tous les vivants et tous les morts de la terre à la lumière de cette même consigne.

HARMAGUEDON est le nom donné à ce moment historique où les forces du dieu-MAMMON seront confrontées aux forces du dieu-PÈRE. Une véritable lutte à finir entre la force du CAPITAL et celle de la SOLIDARITÉ, entre le MENSONGE et la VÉRITÉ, entre l’INJUSTICE et la JUSTICE, entre la TRICHERIE et l’HONNÊTETÉ, entre la MÉCHANCHETÉ et la BONTÉ. Dans ce combat il n’y a pas d’entre-deux, pas de place pour des compromis, pas plus que pour de la négociation. Comme le soleil du matin fait disparaître l’obscurité de la nuit, le soleil de la Vérité fera disparaître l’obscurité dont s’enveloppent le dieu-MAMMON et ses disciples. Ils apparaîtront alors dans leur nudité la plus complète. Wikikeaks n’aura été qu’une bien petite étincelle dans ce monde secret des tireurs de ficelles, des manipulateurs de tout acabit. Si cette petite étincelle les fait déjà trembler de peur, qu’en sera-t-il lorsque s’ouvriront les sépulcres blanchis révélant à l’humanité entière la pourriture qu’ils sont? Le livre de l’Apocalypse décrit le sort qui les attend : 

« Mais les lâches, les renégats, les dépravés, les assassins, les impurs, les sorciers, les idolâtres, bref, tous les hommes de mensonge, leur lot se trouve dans l'étang brûlant de feu et de soufre : c'est la seconde mort. " » Apocalypse 21,8 

Comment ne pas penser à ces choses dont nous parlent les Écritures lorsqu’on assiste à la montée des peuples qui décodent toujours plus, d’un jour à l’autre, l’hypocrisie et la manipulation dont ils sont victimes. Ils réalisent qu’ils sont pris en otages par des dirigeants sans scrupule et des vautours qui ne cherchent qu’à s’emparer de leurs richesses, les laissant les mains vides? Ils sont conscients des mensonges et de la cupidité avec laquelle ils se paient leur dignité et leur respect. Il ne s’agit plus de divergences sur des idéologies, sur des luttes de pouvoirs et de conquêtes, pas plus que sur des luttes de classes sociales, mais sur le fond même de l’être humain, né, en droit et en dignité, égal à tous les autres humains de la terre. 

Ce qui se passe en Tunisie et actuellement en Égypte témoigne de cette prise de conscience des peuples qui crient leurs droits au respect, à la justice, à la vérité et à la solidarité. C’est ce qui s’est passé au Venezuela, en 2002, lors du coup d’État militaire. Le peuple s’est levé, a mis dehors les faussaires et a rappelé son Président, élu trois ans plus tôt, à reprendre ses fonctions. C’est également ce qui s’est passé en Bolivie lorsqu’en 2008, tout un peuple s’est levé et s’est mis en marche de tous les coins du pays pour rejoindre son Président en grève de la faim depuis déjà plusieurs jours. Les sénateurs de l’opposition qui se refusaient de signer la nouvelle constitution, déjà votée par le peuple, n’ont eu d’autres choix que de s’exécuter devant ce peuple, debout.

Je crois que Jésus de Nazareth, le Ressuscité, donne vie et consistance à toutes ces personnes de bonne volonté qui répondent aux impératifs de la justice, de la vérité et du respect. Il est là au milieu d’eux. Par son Esprit, il distribue ses dons, les encourage et les soutient dans leurs luttes pour qu’il y ait toujours plus de solidarité et d’humanité dans le monde. Ressuscité et bien vivant, il continue, avec et à travers ces hommes et ces femmes du monde entier, à être l’artisan du Règne de son Père sur terre comme ce l’est au ciel.Oscar Fortin

Québec, le 2 février 2011

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