lundi 16 juillet 2012

DES THÈMES À NE PAS ESCAMOTER




Tout semble indiquer que le Parti libéral de Jean Charest va exploiter au maximum le dernier conflit étudiant pour se faire réélire. Ce serait dommage que l’augmentation de 0.50ç par jour par étudiant soit au cœur des débats de cette campagne électorale d’à peine d’un mois. D’autres sujets, autrement plus importants, en termes financiers, devraient vite s’imposer et devenir l’enjeu majeur de cette prochaine élection. C’est, entre autres, le cas du gaz de schiste et du Plan Nord.



D’abord, on ne peut passer sous silence la question de l’exploitation du gaz de schiste. Il faut que les divers partis politiques en débattent amplement pour que la population sache à quoi s’en tenir.

Des débats récents ont mis en évidence qu’il s’agissait d’une richesse importante dont dispose le Québec, mais que son exploitation, à ne pas être bien contrôlée, peut devenir un danger pour l’environnement et la santé de la population.

« Début 2011, un rapport d'enquête du Bureau d'audiences publiques sur l'environnement (Bape), un organisme chargé de recueillir les opinions de l'industrie et de la population, révèle que 19 des 31 puits inspectés ont des fuites17. À la suite de cette information, les associations d'usagers ont demandé un moratoire sur l'exploration de ces gaz controversés18. »

Les divers partis politiques doivent nous dire, tout à la fois, quelles seront les redevances exigées des entreprises intéressées par cette richesse naturelle et quelles seront les conditions imposées pour son extraction et sa transformation.


En second lieu, il en va de même pour le Plan Nord. Ce Plan doit être débattu en long et en large. Il s’agit de milliards de dollars du peuple québécois que le Gouvernement va y investir et de millions de tonnes de minerais qui vont y être exploités. Il faut que les divers partis politiques nous disent en quoi le Peuple québécois en sortira grand gagnant. Il ne suffit plus de dire que la monnaie d’échange pour les minerais dont vont s’emparer les entreprises privées sera la création d’emplois de ceux qui vont en rendre possible l’extraction. Il y a dans cette argumentation de la création d’emplois quelque chose de trompeur. Une argumentation qui permet de taire bien d’autres choses. On utilise cet argument pour vendre un projet et donner l’impression que les entreprises privées nous rendent un grand service.

La main d’œuvre québécoise est également une richesse qui doit s’additionner aux richesses naturelles et être payée au meilleur prix du marché. Ces deux richesses sont parties du bien commun du peuple québécois. Il devrait être clair pour tous et toutes que la création d’emplois ne peut servir de monnaie d’échange aux initiatives privées, pas plus que de justification pour déposséder le Québec.

« L'équipe libérale du gouvernement Charest a beau défendre jour après jour son Plan Nord, les critiques se multiplient. Hier, l'ancien premier ministre Bernard Landry a dénoncé le manque de réflexion dans l'élaboration de cet ambitieux projet de développement industriel. Il a aussi ajouté sa voix à toutes celles qui estiment que les citoyens québécois n'obtiennent pas leur dû des énormes quantités de ressources minérales exploitées sur leur territoire. »


Tous les autres thèmes, tels ceux de l’indépendance, d’une constitution québécoise, de la corruption, de la santé, de l’éducation, de la fiscalité seront évidemment abordés, mais ne devraient pas se substituer à ceux du gaz de schiste et du Plan Nord. Là sont les milliards de dollars nécessaires pour le développement d’un Québec, économiquement et politiquement indépendant.

Nous ne pouvons nous permettre d’escamoter l’approche des partis politiques quant à l’exploitation de nos richesses naturelles à travers les projets du gaz de schiste et du Plan Nord. Il faut que nos élus soient nos meilleurs négociateurs pour rentabiliser nos richesses au profit du Bien commun de l’ensemble de la société québécoise. Actuellement, ils donnent l’impression d’être des mandataires de certains secteurs privés pour ajuster les dispositifs de l’État au meilleur profit de ces derniers.

Il appartient aux partis politiques d’opposition d’imposer cet agenda et d’obliger l’actuel gouvernement d’en débattre. Il ne faudrait pas qu’au lendemain de cette élection, les promoteurs de ces deux grands projets se sentent libres d’en disposer comme bon leur semble. Le peuple doit faire entendre sa voix sur ces projets.

Que soient élus ceux et celles qui sauront le mieux nous convaincre que leur approche est la meilleure pour assurer les intérêts économiques et politiques du peuple québécois.

Oscar Fortin
Québec, le 14 juillet 2012
http://humanisme.blogspot.com


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