samedi 3 octobre 2015

LA COURSE AU POSTE DE SECRÉTAIRE GÉNÉRAL DES NATIONS UNIES





Il ne fait aucun doute que le poste de Secrétaire général des Nations Unies revêt une importance toute particulière tant pour la personne qui en sera titulaire que pour les États qui auront à traiter avec elle.

La procédure de nomination du candidat ou de la candidate passe par le Conseil de sécurité à l’intérieur duquel les détenteurs du droit de veto peuvent l’exercer pour bloquer l’une ou l’autre des candidatures. Ce ne sera qu’une fois acquise l’unanimité des principaux membres du  Conseil de sécurité sur l’une ou l’autre des candidatures, que cette dernière étape ne sera finalement qu’une formalité, le choix du Conseil de sécurité étant normalement entériné par les membres de l’Assemblée générale. Pour plus de détails sur cette procédure, je vous renvoie à ce lien.

L’actuel mandat du Secrétaire général prendra fin le 31 décembre 2016. Il est normal que les diverses forces sociales, politiques, économiques et financières se mettent en campagne pour promouvoir des candidatures qui répondent le mieux à leurs intérêts. Dans cette procédure, comme plus haut mentionné, les cinq membres du Conseil de sécurité, ayant droit de veto (Chine, Angleterre, France, États-Unis et Russie), occupent une place prépondérante. Déjà, des noms commencent à sortir et il ne fait aucun doute que la course à cette haute fonction est commencée. Voyons un peu ce qui en ressort pour le moment. 

D’abord, le président du Costa Rica, Luis Guillermo Solis, lors de son intervention devant l’Assemblée générale des Nations Unies a souhaité que le poste de Secrétaire générale des Nations Unies soit assumé, pour les années à venir, par une femme. Le président de l’Équateur, Rafael Correa, a repris à son compte cette proposition y ajoutant, qu’en Amérique latine, il y avait de ces femmes tout à fait aptes pour occuper cette fonction. Il mentionna, entre autres, Dilma Rousseff, présidente du Brésil, Cristina Fernandez, présidente d’Argentine, Michelle Bachelet, présidente du Chili. Ces propositions n’ont guère retenu l’attention de nos médias. Par contre, il en va autrement avec la proposition de personnalités importantes d’Europe qui font d’Angela Merkel, chancelière de la République fédérale d’Allemagne, la candidate toute désignée pour cette fonction. Voici en résumé le portrait de ces premières candidates.

Dilma Rousseff (67 ans)

Réélue présidente du Brésil pour un second mandat de 4 ans, le 26 octobre 2014, elle poursuit les politiques, amorcées par Luis Ignacio Lula dans les deux premiers mandats de ce dernier. Elle représente les intérêts du Brésil au sein des pays du BRICS dont le Brésil est l’un des membres importants. Elle partage la vision d’un monde multipolaire qui se développe, à un rythme accéléré, un peu partout dans le monde sous l’influence de ce regroupement au sein duquel la Russie et la Chine jouent un rôle majeur. Elle est fortement contestée par la droite de son pays et son leadeurship est fortement contesté par ces dernie


Présidente d’Argentine depuis 2007, son second mandat prendra fin en octobre prochain alors que sa popularité n’a cessé de croitre. Elle a, comme on dit, du panache et de la détermination. Elle a su affronter de nombreux défis au cours de ses deux mandats et ses adversaires n’ont pas ménagé leurs insultes pour la discréditer et la démolir. 

Elle s’est affirmé pour réclamer les droits de l’Argentine sur les Îles Malouines et elle a su faire appel aux Nations Unies pour exiger que l’Angleterre s’assoit à une table pour résoudre ce différent par les voies diplomatiques.. Elle s’est également fait remarquer par cette bataille épique contre les rongeurs de dettes que l’on identifie avec les fonds vautours. Après de nombreux débats et interventions, elle a obtenu des Nations Unies l’adoption d’une résolution qui permet à un gouvernement de restructurer sa dette sans devoir sacrifier les besoins essentiels de sa population. Cette résolution a été votée au début septembre 2015 par le Conseil des droits de l’Homme et par l’Assemblée générale des Nations Unies. Son mandat prend fin ce mois-ci, alors que sa popularité est encore très élevée.   


Michelle Bachelet (64 ans), actuelle présidente du Chili, fait partie de ces femmes qui peuvent aspirer au poste prestigieux de Secrétaire général des Nations Unies. Après son premier mandat comme présidente du Chili (2006-2010), elle a occupé un poste important aux Nations Unies à la tête de ONU Femmes. À ce titre, elle a pu se familiariser avec tous les rouages de l’ONU et établir de solides relations avec des centres de pouvoir qui gravitent autour de cette Institution qui représente plus de 194 pays dans le monde.

Lors des dernières élections, elle a obtenu moins de 24% des suffrages de l’électorat chilien. Il faut dire que plus de 60% de cet électorat a soit annulé son vote ou s’est tout simplement abstenu d’aller voter. C’est sous l’emblème du socialisme qu’elle préside une coalition qui regroupe un peu de toutes les tendances. Son parcours politique nous la fait découvrir davantage comme une alliée fidèle de Washington et elle parvient à bien jouer ce rôle dans les divers organismes d’intégration de l’Amérique latine dont, entre autres, UNASUR et CELAC.


Angela Merkel (61 ans),

Chancelière de la Fédération d’Allemagne. Depuis 2005, elle est bien connue pour le rôle qu’elle joue au sein de l’Europe, mais également comme alliée indéfectible de Washington et de l’OTAN. Elle demeure un personnage quelque peu énigmatique. Dans certains milieux, on aime la relier à des influences nazies, mais sans jamais en faire la démonstration. D’autres laissent entendre que certains éléments secrets la rendraient dépendante des volontés de Washington. Son engagement en faveur des sanctions imposées à la Russie peut difficilement se comprendre du seul point de vue des intérêts d’Allemagne. D’ailleurs, elle perd de plus en plus l’appui de son électorat, au point qu’elle songerait démissionner avant les élections plutôt que de les perdre en se présentant de nouveau. Elle est vite devenue la candidate à mettre au premier rang pour occuper le poste de Secrétaire général des Nations Unies. On la présente comme la candidate au prix Nobel de la paix et comme la future Secrétaire générales des Nations Unies, un poste de fin de carrière fait sur mesure pour elle, selon ses admirateurs et promoteurs.


Commentaires

Prenant en compte que la procédure de nomination du  Secrétaire général des Nations Unies ne sera pas modifiée d’ici à décembre 2016, il serait souhaitable que les réseaux d’information alternative se mettent à l’œuvre pour faire valoir le profil des personnes qui répondraient bien à ce poste.

Il serait également important de faire valoir l’idée d’un débat et d’un vote non contraignant de l’Assemblée générale sur les quatre ou cinq candidates  les plus susceptibles d’être présentées aux membres du Conseil de Sécurité. Il serait alors intéressant de voir jusqu’à quel point la recommandation du Conseil de sécurité prendrait en compte le choix de l’Assemblée générale. Rien n’empêche l’Assemblée générale de discuter des candidatures avant que la recommandation du CS leur soit transmise.

J’invite tous les internautes à intervenir sur le sujet et à faire valoir des candidatures, ignorées de plusieurs, qui mériteraient d’être prises en considération.

Je pense que ce sujet a de quoi susciter beaucoup d’intérêts auprès des internautes, mais aussi auprès de personnalités politiques, sociales et même religieuses.

Il ne faudrait surtout pas que ce poste prestigieux, mais aussi très important, serve de prime ou de  récompense pour des personnes auxquelles on doit beaucoup. Il faut autre chose que cela. Il faut la compétence et les qualités qui vont avec un mond multipolaire et multicentrique. 

Oscar Fortin

Le 3 octobre 2015 


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