lundi 31 octobre 2016

BIENVENUE À UNE ÈRE NOUVELLE


NOTE DE L'AUTEURUn article tout récent, édité sur Réseau international, ouvre la voie à une analyse des grandes orientations qui émergent des politiques de Poutine.  Le titre, « La troisième voie de Poutine : vue à travers le nooscope. » pique notre curiosité et nous oblige à en savoir plus sur le sujet.  C’est ce que j’ai fait et à ma grande surprise j’y ai retrouvé les grandes lignes de fond d’un article que j’avais écrit, en décembre 2012, sous le titre « Bienvenue à une ère nouvelle.» À l’époque, tout le monde parlait de la fin du calendrier maya et les spéculations ne manquaient pas quant à l’avenir de notre Humanité.  C’est dans ce contexte que je vous propose de nouveau cet article de 2012 qui, selon moi, garde toute son actualité




  

Au cours des derniers jours, j’ai eu l’occasion d’entendre des représentants et représentantes du peuple maya à travers les émissions de teleSURtv.net. Certains faisaient référence à des colloques, organisés par diverses associations, sur la fin du calendrier maya, sans qu’aucun représentant du peuple maya n’ait été invité à y prendre la parole pour en expliquer le sens profond. Ils trouvaient cela  plutôt curieux que les principaux intéressés ne soient pas au nombre des intervenants.

Par contre, les mayas organisèrent au Guatemala, en Bolivie et au Pérou, des rassemblements pour expliquer ce que signifiait pour eux la fin de ce calendrier. À quelques nuances près, ils présentèrent cette fin de calendrier, non pas comme la fin du  monde, mais comme la fin d’une ère, caractérisée par la discrimination, le sectarisme, l’individualisme et le despotisme. Pour eux, l’ère nouvelle s’ouvre sur un paradigme nouveau, caractérisé par la paix et la solidarité entre les peuples. Une ère où il y aura un plus grand respect de la mère terre et une meilleure reconnaissance de ceux et celles qui l’habitent et en vivent.

Vu sous cet angle, le 21 décembre 2012 donne le point de départ à un nouveau cycle de l’humanité la conduisant vers de nouveaux sommets.

Teilhard  de Chardin, ce paléontologue du siècle dernier, écrivait déjà ceci, dans les années 1950 dans son livre « Le phénomène humain ». Je me permets d’en extraire quelques passages qui rejoignent les préoccupations d’aujourd’hui.

« L'Issue du Monde, les portes de l'Avenir, l'entrée dans le superhumain, elles ne s'ouvrent en avant ni à quelques privilégiés, ni à un seul peuple élu entre tous les peuples ! Elles ne céderont qu'à une poussée de tous ensemble, dans une direction où tous ensemble peuvent se rejoindre et s'achever dans une rénovation spirituelle de la Terre (...) Pas d'avenir évolutif à attendre pour l'homme en dehors de son association avec tous les autres hommes... p.245-246
“Il se peut que, dans ses capacités et sa pénétration individuelles notre cerveau ait atteint ses limites organiques. Mais le mouvement ne s'arrête pas pour autant. De l'Occident à l'Orient, l'Évolution est désormais occupée ailleurs, dans un domaine plus riche et plus complexe, à construire, avec tous les esprits mis ensemble - l'Esprit. - Au-delà des nations et des races, la prise en bloc, inévitable et déjà en cours, de l'Humanité.” id. p.280
“quelque chose.... s'accumule irréversiblement de toute évidence et se transmet, au moins collectivement, par éducation, au fil des âges....  ... Un courant héréditaire et collectif de réflexion s'établit et se propage : l'avènement de l'Humanité à travers les Hommes.”  id. p.175
Celui qui a projeté la trajectoire de l’évolution de l’univers, en faisant interagir matérialité, énergie et intériorité à travers des millions d’années, en était arrivé à l’émergence de la biosphère, cycle de la vie  primaire conduisant inévitablement à la noosphère, celle de l’esprit et de l’intériorité. Il stigmatisait ainsi l’étape que nous vivons comme un lieu de passage obligé et nouveau :
“Ce qu'il peut y avoir de plus révélateur pour notre Science moderne c'est d'apercevoir que tout le précieux, tout l'actif, tout le progressif contenu originellement dans le lambeau cosmique d'où notre monde est sorti, se trouve maintenant concentrés dans la ‘couronne’ d'une Noosphère. Id. p 180
Cette vision de Teilhard se retrouve dans une autre formulation d’un des hommes les plus brillants du siècle dernier, Albert Einstein. Dans un article écrit en 1949, pour Monthly Review, il fait ressortir les deux pôles fondamentaux qui font de l’homme un être à la fois solitaire et social.
Comme être solitaire il s’efforce de protéger sa propre existence et celle des êtres qui lui sont le plus proches, de satisfaire ses désirs personnels et de développer ses facultés innées. Comme être social, il cherche à gagner l’approbation et l’affection de ses semblables, de partager leurs plaisirs, de les consoler dans leurs tristesses et d’améliorer leurs conditions de vie. C’est seulement l’existence de ces tendances variées, souvent contradictoires, qui explique le caractère particulier d’un homme, et leur combinaison spécifique détermine dans quelle mesure un individu peut établir son équilibre intérieur et contribuer au bien-être de la société.’ 

Poursuivant sa réflexion en la précisant davantage, Albert Einstein, explique ce qui constitue pour lui la crise de notre temps.

Il s’agit du rapport entre l’individu et la société. L’individu est devenu plus conscient que jamais de sa dépendance de la société. Mais il n’éprouve pas cette dépendance comme un bien positif, comme une attache organique, comme une force protectrice, mais plutôt comme une menace pour ses droits naturels, ou même pour son existence économique. En outre, sa position sociale est telle que les tendances égoïstes de son être sont constamment mises en avant, tandis que ses tendances sociales qui, par nature, sont plus faibles, se dégradent progressivement. Tous les êtres humains, quelle que soit leur position sociale, souffrent de ce processus de dégradation. Prisonniers sans le savoir de leur propre égoïsme, ils se sentent en état d’insécurité, isolés et privés de la naïve, simple et pure joie de vivre. L’homme ne peut trouver de sens à la vie, qui est brève et périlleuse, qu’en se dévouant à la société.’

Les propos de Teilhard de Chardin et ceux d’Albert Einstein ne jettent-ils pas un éclairage particulier sur les temps que nous vivons  et sur cette nouvelle ère qui s’amorce?

En effet, n’assistons-nous pas, en dépit de toutes les apparences, au renversement de l’influence des pôles?

L’ordre du monde, établi pour répondre en priorité aux besoins égoïstes des sociétés de consommation et, à l’intérieur de celles-ci, de ceux qui en tirent les ficelles, n’est-il pas à un tournant de son histoire?

En dépit et à cause des guerres menées par les sociétés industrialisées pour assurer la protection de leurs intérêts économiques n’y a-t-il pas une nouvelle solidarité qui se développe chez ceux qui en sont exclus ?

 Cette transition, et c’est là le signe des temps, ce sera moins le passage d’un empire à un autre, comme l’histoire nous y a habitué, mais le passage du vieil homme, de l’homme solitaire, individualiste et matérialiste à un homme nouveau, à l’homme solidaire, porté par la conscience et l’intériorité.

Une réflexion, inspirée par les Mayas et alimentée par ces deux grands scientifiques du siècle dernier, Teilhard de Chardin et Albert Einstein.



Oscar Fortin
Québec, le 21 décembre 2012



vendredi 28 octobre 2016

V. POUTINE À LA 13è CONFÉRENCE DU CLUB DE VALDAÏ

V. POUTINE À LA 13ÈME RENCONTRE DU CLUB DE VALDAÏ



Le  Club de Discussion Valdaï "est un forum international annuel qui vise à rassembler des experts pour débattre de la Russie et de son rôle dans le monde.

La mission du club est de créer une plateforme internationale pour permettre aux élites russes de débattre du développement du pays et de son rôle dans le monde, avec des experts étrangers issus du monde académique, de la politique et des médias1.

Le club Valdaï défend la vision d'un monde multipolaire, par opposition à un monde unipolaire dominé par les États-Unis d'Amérique."

La présence annuelle du Président Poutine à ces rencontres annuelles permet de mieux comprendre les enjeux qui se présentent au monde dans lequel nous vivons et de mieux saisir l’esprit de celui qui est à la tête, non seulement d’un grand pays, mais aussi promoteur d’un monde multipolaire susceptible d’apporter plus de paix, de prospérité et de sécurité dans le monde. Pour lui, les Nations Unies sont une référence incontournable pour avancer sur cette voie du fait qu’en elle se trouve consigné l’ensemble des droits des personnes et des peuples.

En cette période, plus que trouble, que nous traversons, je mets à votre disposition la version française de l’intervention de Vladimir Poutine. Ce documentaire en français ne reproduit pas les échanges, questions et réponses, qui ont suivi. Ils existent évidemment en russe et si vous mettez la main sur une version française, faites-le-nous savoir. La version anglaise de l’ensemble de cette intervention es ici.

Une intervention qui prend d’autant plus de sens que nos médias et nos politiciens le présentent comme un ennemi à abattre. Les sanctions contre la Russie se font toujours plus persistantes et la désinformation sur le personnage ne cesse de le noircir aux yeux des Occidentaux. À vous, maintenant d’apprécier.





Oscar Fortin
Le 28 octobre 2016

http://humanisme.blogspot.com 

samedi 22 octobre 2016

POUTINE D’UNE PATIENCE ANGÉLIQUE


  

QUI PEUT SE TRANSFORMER EN COLÈRE DIVINE


C’est en m’inspirant de la médaille de l’Ange de la paix, remis par le pape François au président Poutine, que j’ai qualifié cette patience d’ »angélique ».  Par contre, le sous-titre m’est venu de cette phrase d’inspiration biblique « La coupe des offenses a maintenant débordé, la patience de DIEU est éteinte et ne retient plus le bras de Sa colère ».

Déjà, en octobre 2014, lors de sa fameuse rencontre internationale de Valdaï, à Sotchi, Vladimir Poutine avait eu, entre autres, ces propos  pour définir la conjoncture du monde dans lequel nous vivons :

"…le monde s'est engagé dans une époque de changements et de mutations profondes, époque où nous devons tous faire preuve d'un degré élevé de prudence et d'une capacité à éviter les démarches irréfléchies".

« L’Occident donne l'impression d'être en perpétuelle lutte contre les résultats de sa propre politique. On a parfois l'impression que nos collègues et amis ne cessent de lutter contre les résultats de leur propre politique. Ils lancent toute leur puissance pour éliminer les risques qu'ils créent eux-mêmes, en le payant de plus en plus cher. »

« …il n'y a, malheureusement, plus de garanties ni de certitude que le système actuel de sécurité mondiale et régionale soit capable de nous épargner des bouleversements".

"Ce système est sérieusement affaibli, morcelé et déformé. Les institutions internationales et régionales de coopération politique, économique et culturelle traversent une période difficile »

Pas surprenant qu’il évoque le besoin d’un nouveau consensus des forces responsables de l’avenir de l’humanité et une meilleure compréhension des principales sources des conflits.

En novembre 2015, une année plus tard, lors de sa rencontre avec les experts internationaux, réunis de nouveau à Sotchi, il a, entre autres, ces paroles :

 « Les États-Unis possèdent un grand potentiel militaire, mais il est toujours difficile de mener un double jeu : lutter contre les terroristes et en même temps en utiliser certains pour poser des pions sur le damier du Moyen-Orient dans leur propre intérêt. Il est impossible de vaincre le terrorisme si l’on utilise une partie des terroristes comme un bélier pour renverser des régimes que l’on n’aime pas. On ne peut pas ensuite se débarrasser de ces terroristes. C’est une illusion de croire qu’on pourra les chasser du pouvoir. Le meilleur exemple nous est donné par la situation en Libye. On espère que le nouveau gouvernement pourra stabiliser la situation, mais ce n’est pas le cas pour l’instant. »

« Il ne faut pas diviser les terroristes entre modérés et non-modérés. On voudrait savoir la différence. Les experts disent que les terroristes « modérés » décapitent les gens de façon modérée ou tendre, »

Voici ici cinq déclarations franches de Poutine à cette rencontre de Valdaï. Le détour en vaut la peine.

Que s’est-il passé depuis lors ? Où en sommes-nous  en ce mois d’octobre 2016 ?

Les évènements des derniers mois n’augurent rien de bon ». Il y a eu cet accord de cessez-le-feu, du 9 septembre, obtenu après de nombreuses heures de négociation. Il  n’aura duré que quelques jours. Les  forces aériennes des États-Unis ont attaqué de nui, le 17 septembre, les forces le l’armée syrienne qui observaient la trêve, faisant plus de 62 morts et près de 100 blessés. Les auteurs de ces attaques ont reconnu les faits qu’ils ont aussitôt qualifiés de bavures,  d’erreurs malheureuses.

Cette explication n’a pas tenu la route bien longtemps, une fois connus les préparatifs et les suites  de ces bombardements. De fait, à peine terminée cette attaque nocturne, les terroristes qui avaient perdu cette partie du territoire s’élancèrent aussitôt pour la récupérer, comme s’ils en avaient été informés à l’avance.  Moscou a vu dans cette opération une forme de complicité entre les États-Unis et les terroristes. La réaction du gouvernement syrien fut de se dissocier de cet accord, surtout utilisé par la coalition des États-Unis et de l’OTAN pour permettre aux terroristes de refaire leur force et de reprendre le terrain perdu.

Cette trahison de l’accord de cessez- le-feu, signé quelques jours plus tôt, n’a fait que renforcer cette conviction que les États-Unis et ses alliés de l’OTAN sont de mèches avec les terroristes pour renverser le gouvernement légitime de Bachar Al Assad. Les subtilités utilisées pour distinguer les terroristes modérés des autres terroristes qui ne seraient pas modérées ne sont que des couvertures pour brouiller les pistes et faire de la Russie la responsable de tous les maux qui se produisent.

Récemment à été mis à nue la véritable identité des « Casques blancs ». Une autre mascarade qui permet de couvrir les perversions de la soi-disant coalition internationale dans sa lutte contre le terrorisme. Ils en font eux-mêmes parties. Les populations occidentales sont devenues prisonnières de l’information qui leur est servie à travers des montages dont seul Hollywood a le secret.

Alep est présentement au cœur de l’actualité. On y accuse la Syrie et la Russie d’y massacrer d’innocentes victimes.  On se garde bien de préciser la présence des terroristes et la partie de la population prise en otage comme bouclier humain. La Russie et la Syrie ont décidé de suspendre leurs attaques aériennes pour permettre l’évacuation de la population ainsi que des terroristes. La première nuit de la trêve, deux avions  de la coalition internationale ont survolé et bombardé un village de ce territoire d’Alep, faisant fi de ce cesser-feu  des autorités syriennes. Une autre bavure dont ils ne peuvent s’extirper, la Russie ayant toutes les preuves de ces vols. 

Que conclure de tout cela ?

Du point de vue du président Poutine, la coalition internationale est de mèche avec les terroristes qui leur servent de relais pour atteindre leurs objectifs au Moyen-Orient.  Ce ne sont pas eux qui vont lutter pour les faire disparaître. Ils font partie de leur arsenal militaire.

Les perspectives de l’arrivée à la Maison-Blanche d’Hillary Clinton représentent une véritable menace pour la Russie et l’humanité.  Son obsession pour une guerre contre la Russie doit être prise très au sérieux.

Les pays membres de l’OTAN demeurent soumis à Washington, bien que certaines fissures commencent à fragiliser son unité.

On peut se demander si pour le président Poutine se confirme le constat qu’aucune solution politique n’est possible  avec de tels « partenaires ». Si tel était le cas, nous connaissons tous ce que les rues de Saint Petersburg lui ont enseigné lorsqu’il était jeune : « "Si la bagarre est inévitable, il faut frapper le premier"

Oscar Fortin
Le 22 octobre 2016


http://humanisme.blogspot.com